Dans cette nouvelle histoire de la série Sillage, on retrouve une Nävis en bien mauvaise posture. Suite à sa participation involontaire au pire attentat terroriste que Sillage ait jamais vécu (lire tome précédent), Nävis est assignée à ses quartiers en attente de son procès. La jeune femme découvre alors que le moteur de son vaisseau gîte n’est autre que Heilig, l’extraterrestre à la source de la destruction de sa planète d’enfance. Malgré la haine qu’elle peut ressentir pour cet être, elle s’indigne immédiatement de sa condition et le délivre afin de le ramener à son peuple. Mais en désobéissant une fois de plus à la constituante, Nävis perd ses appuis politiques les uns après les autres (le général Juaiz notamment en deuil de deux de ses proches après les terribles attentats de l’album précédent) et sa jolie bouille qui faisait fondre toutes les autres races extraterrestres peine à encore fonctionner. Une situation qui ne présage rien de bon pour son procès à venir… Quoiqu’il en soit, ce retour sur son ancienne planète va permettre à Nävis de se remémorer son passé et une enfance où tout n’était encore que bonheur et insouciance.
Un dixième album qu’on peut donc qualifier de transitoire. Une manière détournée pour Jean David Morvan et Philippe Buchet d’offrir une légère accalmie à leur héroïne et de la faire ainsi participer à leur anniversaire scellant 10 années de collaboration et d’amitié. Un dixième album plus psychologique aussi, où la jeune Nävis tente de faire un bilan de toutes ses années au service de la constituante et surtout de ses nombreuses erreurs. Un dixième album encore où en replongeant son héroïne dans son passé, Jean-David Morvan peut établir un lien concret entre la série mère et sa dérivée Nävis (dessinée par José-Luis Munuera). Enfin un dixième album qui se pare en plus d’une version collector offrant couverture inédite, illustrations et DVD en supplément et qui offre aux éditions Delcourt l’occasion de fêter à leur manière l’événement.
Pour conclure, vivement les dix prochaines années... .
(par Olivier Wurlod)
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