Sans lui, Ana ne peut pas tenir. Olm est une créature hybride, au comportement humain et à l’enveloppe entre poisson et reptile. Olm n’existe pas, évidemment, hormis dans l’esprit d’Ana. Solitaire et angoissée, elle n’a pas de meilleures relations avec sa famille qu’avec les étudiants qu’elle croise à l’université. Pourtant, ses parents pensent faire des efforts pour aplanir les tensions. Mais l’agression sexuelle dont la jeune femme a été victime dans l’enfance (perpétrée par son grand frère) a créé une haine qui semble éternelle.
Cette étudiante très perturbée semble tout droit sortie d’un shojo manga. Avec une touche de modernité écolo - Ana est ultra-vegan- elle vit en marge malgré les apparences trompeuses (jeune, jolie, studieuse...) Le récit ici développé l’emmène vers un apaisement constructif, appuyé par Olm, sorte de conseiller/meilleur ami secret, sa psy (si bienveillante) et son (si charmant) voisin de résidence étudiante.
On frise l’indigestion de bons sentiments naïfs mais on peut reconnaître à cet album des vertus pédagogiques pour un public de lectrices mal dans leur peau, rejetant les modes de vie facile d’une jeunesse insouciante. Un public qui justement, lit beaucoup, et possède une imagination souvent fertile. Et comme la psy a un rôle-pivot dans cette histoire, difficile de ne pas signaler aux émules de Freud et Lacan le caractère puissamment phallique de l’omniprésent Olm.
(par David TAUGIS)
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