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Isom : le comics "anti-woke" qui émeut le fandom des comics US

Par Kelian NGUYEN le 9 août 2022                      Lien  
Avec le label Rippaverse et son premier comic "Isom", un dénommé Eric July veut redonner leur grandeur aux super-héros américains. En pointe contre la "bien-pensance de gauche" qui s’emparerait de l’industrie, le youtuber, musicien et scénariste de BD lance son propre label avec l'intention de faire rendre gorge aux majors de la BD US, trop gauchistes à son goût. Avec une fixette sur les héros de DC Comics. L'idée est de, comme dirait l'autre, "Make Superman Great Again"...

Rippaverse, c’est ce nouveau label de comics américain qui veut détrôner les leaders Marvel et DC comics avec comme leitmotiv : sortir du wokisme. Si on suit le raisonnement (ou le slogan marketing) de son fondateur, les comics américains de DC et Marvel s’égarent en se mettant au service du mouvement Woke [1] et, dès lors, affaiblissent le Soft Power américain.

La preuve ? Comme chez nous, les comics US se font damer le pion par les mangas japonais. Ils ont, de fait, selon son argumentation, perdu de leur splendeur passée : les ventes dépassent péniblement les 25 000 ex de moyenne, alors qu’elles franchissaient très souvent le million voici trente ans. De cette réalité, Rippaverse déduit que le succès reviendra si l’on revient à la bonne vieille BD machiste et hétérosexuellement testostéronée, débarrassée de ces considérations encombrantes.

Le promoteur du label ? Eric July, un grand gaillard black qui désigne l’éditeur de Superman sous le sobriquet de "Death Company". Ce créateur de contenu adulé par Fox News -la chaîne TV préférée de Donald Trump- est suivi par plus de 100 000 followers sur Twitter et 190 000 sur Facebook. Il cumule plus de 75 millions de vues sur Youtube et plus de 6 millions de streams sur Spotify.

C’est un libertarien, partisan d’une philosophie politique et économique qui promeut la liberté individuelle au cœur des systèmes sociaux, économiques et politiques. Ce mouvement est né et s’est développé principalement aux USA mais touche de plus en plus le monde anglo-saxon et même occidental, jusqu’en France !

Le constat d’Eric July est simple : la bien-pensance wokiste menace la société. Et, évidemment elle envahit l’industrie culturelle, en particulier celle d’Hollywood et des comics. L’inclusion est selon lui exacerbée dans les nouveaux projets : quasiment tous les héros de comics seraient désormais issus de l’immigration ou des minorités de genre et sexuelles. Dernière en date : l’adaptation de Miss Marvel en série TV sur la plateforme Disney +. Cette super-héroïne est une jeune adolescente issue d’une famille pakistanaise musulmane. Ou encore, l’annonce de l’entrée au casting de la futur série Ironheart de la Drag Queen Shea Couleé.

Les idées de gauche vont trop loin, professe-t-il avec aplomb, se plaçant en chef de file de ses collaborateurs, tous issus, dit-il, des grandes maisons et déçus par les nouvelles manières de raconter et d’animer les super-héros de leur enfance.
Ainsi, Gabe Abdul Eltaeb a travaillé comme coloriste chez DC notamment sur Superman, « un rêve de gosse », selon lui. Mais il quitta l’entreprise après de nombreux différends sur les interprétations modernes du Man of Steel. La goutte d’eau qui a fait déborder sa tasse de Tea Party fut, selon lui, le moment où DC a décidé de remplacer la devise du héros de « Truth, Justice and the American Way » (Vérité, Justice et Rêve américain) par « Truth, Justice and Better Tomorrow » (Vérité, Justice et Jours meilleurs).

Ce militantisme aurait amené ces auteurs, toujours selon July, à fonder leur propre maison d’édition : Rippaverse. Une maison qui s’apprête à sortir son premier titre : Isom où un super-héros afro-américain combat avec et pour les valeurs de la grande Amérique. Proposé en financement participatif, ce titre, soutenu par la chaîne Fox News, aurait récolté à ce jour plus de 3 millions de dollars. Un séisme dans l’édition américaine de bande dessinée !

(À suivre)

Isom : le comics "anti-woke" qui émeut le fandom des comics US

(par Kelian NGUYEN)

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Code EAN :

En médaillon : Eric July. Photo : Rippaverse.

[1(Un mot issu de l’anglais qui signifie « éveillé »), c’est à dire être conscient des problèmes liés à la justice sociale et à l’égalité raciale.

Rippaverse Etats-Unis Marché de la BD : Faits & chiffres
 
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13 Messages :
  • C’est le retour de l’impérialisme américain prêt à formater la planète de son moule idéologique. Biden a perdu du terrain dans les sondages à mi-mandat et la base électorale de Trump à repris du poil de la bête ! Avec le recul sur l’avortement, un certain conservatisme s’emparent des Comics. Paradoxe : les héros de Comics sauvent la planète mais les fusillades prospèrent toujours dans le pays.

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    • Répondu le 9 août 2022 à  18:17 :

      Au secours le fascisme revient toujours mais les petits résumés premier degré de Mille Sabord aussi. C’est bien gentil sa petite synthèse mais merci bien on suit l’actualité nous aussi.

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    • Répondu le 9 août 2022 à  19:26 :

      Le woke aussi est une idéologie. Idéologie d’extrême-gauche contre idéologie d’extrême-droite. Le résultat n’est jamais fameux quand on embrigade les artistes. L’art, c’est la liberté. L’histoire de la BD de propagande est passionnante, il y a un très bon livre sur le sujet, mais elle a suscité peu de chefs d’œuvres.

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    • Répondu par Chris le 9 août 2022 à  20:26 :

      C’était un message de notre politologue accompli Mr Milles Sabords. Merci de nous avoir éclairés !

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      • Répondu le 10 août 2022 à  07:07 :

        Oui c’est notre guide suprême. Il nous fournit notre prêt-à-penser et quelque soit le sujet, il nous sert son eau tiède, à nous pauvres brebis égarées.

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        • Répondu le 10 août 2022 à  07:47 :

          Pour incarner une révolution conservatrice dans le comics, faudrait commencer par dessiner mieux que les supposés auteurs « progressistes ». Apparemment, ça n’est pas le cas. Frank Miller est un type profondément réactionnaire mais comme il avait du talent, on avait envie de le lire.

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          • Répondu par Milles Sabords le 10 août 2022 à  11:19 :

            Il n’y a pas de véritable "liberté" artistique, vous êtes toujours dépendant de quelqu’un à qui vous devez rendre des comptes, que ce soit l’éditeur, le diffuseur, voir le scénariste avec lequel vous collaborez. Sans compter les diktats d’une société de plus en plus clivante et arc-boutée à un certain politiquement correct. Je ne peux pas faire ce que je veux sur mes planches, ça ne marche pas comme ça. Ce retour en force d’une sorte de "puritanisme" dans les Comics nous prépare des lendemains qui déchantent et va sclérosé encore plus nos sociétés occidentales. Car ce qui commence aux U.S. finit toujours par devenir un mouvement à suivre ailleurs. Être un artiste véritablement libre dans ses créations, va devenir difficile dans les années qui viennent.

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            • Répondu le 10 août 2022 à  13:54 :

              Et hop encore 30 lignes pour ne rien dire. Je serais curieux de lire les BD que Mille Sabord prétend faire…

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            • Répondu par duvet le 11 août 2022 à  10:20 :

              Faux, je suis un auteur totalement indépendant depuis plus de 4 ans et professionnel depuis presque 30 . Mais il faut oser se lancer .

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              • Répondu le 11 août 2022 à  13:57 :

                Indépendant ? C’est à dire que vous vous auto-éditez et vous vous diffusez ? Vous n’êtes même pas dépendant de votre banquier ?

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                • Répondu le 11 août 2022 à  18:18 :

                  Il y a un monde entre travailler éventuellement avec un collaborateur ou un éditeur dans le but de faire le meilleur bouquin possible et faire de la BD de propagande au service d’une idéologie. Dans le premier cas, la liberté artistique existe, avec des contraintes et des responsabilités, comme toutes les libertés.

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  • D’habitude je n’écris jamais ou commente rarement. Je fais surement partie de ce que certains appellent la majorité silencieuse. Mais là.... Faut que ça sorte.
    Pour éviter un (déja ) trop long texte je vais juste essayer d’apporter plusieurs points :

    - Wokisme c’est vraiment un mot galvaudé, utilisé à tout bout champ pour tout est n’importe quoi. Comme Judéo-bolchévique, islamo-gauchiste ou fémi-nazy . Chaque époque à son mot étendard valise utilisé comme épouvantail dès qu’on veut changer un truc dans la société et la machine. Les lever de bouclier et retour
    bâton sont énorme et hyper violent même sur des trucs microscopique. Notre époque ne déroge pas à cette règle.

    - Marthin luther king, malcolm X ou angela Davis aurait était largement traité de woke si le mot existait à leur époque. Des défenseur de la cause des afro-américains et des wokimes d’une puissance supérieur à 9000, qui ont contribué au faite qu’aujourd’hui il a une liberté d’expression possible dans l’espace public ce monsieur.Possible même qu’ Eric July les admirent peut être ( du moins pour les deux premiers).

    - L’auteur anti-woke mais de couleur noir avec un héro noir et des protagoniste noir. En dirait le speech d’un bitter root wokisme au possible. On lui a dit que black panther fait partie de ce qu’il dénonce et que c’est considérer comme ULTRA woke ? ou black-live matter ? Le ’woke’ c’est aussi la lutte anti-racisme, pas que des femmes, lgbtq+ et autres ... Après c’est pas le premier ni le dernier qui prêche pour sa paroisse mais ’oubli’ celle des autres surtout quand c’est mélangé à de l’ idéologie masculinisme.Etre de couleur ou autres personnes marginalisé ne vaccine hélas pas automatiquement contre ce cancer ;( .

    - Superman est un immigré. Mais comme il est blanc, qu’il a vécu toute sa vie en Amérique, qu’il vient d’un lieu étranger mais IMMAGINAIRE ça passe. Miss marvel non vu qu’elle est bien identifiable direct et qu’elle a des origines d’un pays identifiable et reconnaissable ( alors qu’elle est aussi américain et aussi vécu toute sa vie aussi en Amérique) ça ne passe pas . Comme quoi le faciès.... Plus que c’est une femme.... Je me demande ce qu’il pense des superman et batman noirs...
    Et aussi si un suprémaciste blanc masculinisme pro trump , donc ultra anti woke pense de cette future Bd.

    - L’oeuvre n’étant pas encore dispo, pour que se soit anti-woke jusqu’au bout ça veut dire que dans la bd on aura un héro blanc super fort super virile, qui va donc mettre une raclée monumental au héros en couverture. V**** sa femme devant lui en le traitant de P*, et même à force elle appréciera ça criant même que le héro blanc étant bien meilleur que son mari noir pour ça.
    Et puis il reconnaitra que c’est le lui meilleur, le vrai super héros, le vrai surhomme, qu’il a eu tort de vouloir être un super héros et l’implorera d’être son faire-valoir et acolyte.
    Voila pas compliqué avec un speech pareil je paris qu’on peut lever encore plus de sous et de soutient. ET je peux vous dire que ça ferait bien plus bondir encore les woke et autres SJW comme ça. Pour cela que je suis curieux de voir ce qu’il mettra dedans validé du label anti-woke.Cela sera surement cliché au possible.

    - A oui et au passage ta plein de bd qu’on peut considérer comme woke qui marche très bien chez nous. Les carnets de l’apothicaires, Carbone et Silicium ,radiant, peau d’homme, il faut flinguer ramirez etc.

    - l’œuvre la plus vendu mets en avant un équipage très diversifié et traite entre autre du racismes en plus de de faire la promotion de l’acceptation de l’autre quelque soit son origine, sexe , physique etc.... Et ta même un personnage trans qui va très surement faire partie de la bande.

    Et non one piece n’est pas devenu woke il y avait déjà Mr 2 ou ivankov bien avant.

    C’est juste qu avant on crier pas ’au Woke’ comme on cris ’ au loup’ de façon aussi forte et visible avec un tel rejet ( de mon impression en tout cas ). Après c’est pas non plus la panacée notamment sur le traitement des femmes parfois mais bon de la à dire qu’ a cause de ça les ventes baisses....Et que le manga se vend mieux parceque pas woke lui...

    Et sans compté un certain enfant à queue de singe lui aussi immigrant d’une autre planète… Et bien d’autres œuvre encore…

    - M’enfin on est pas une exagération et mensonge près pour faire valider son idéologie et convaincre des convaincu qui lorsque tu leurs dis ce qu’ils ont envie d’entendre et que tu confirmes leurs vision de la vie et leurs réalité te porte au sommet.

    Au final c’est peut être le retard de DC et de Marvel, du soft power américain sur ces sujets là, qui participe au déclin ( si déclin il y a ). Façon les X-men et consort ça jamais était politique ni woke et ça se marchait très bien comme ça pourquoi avoir changer, c’était mieux avant de toute façon ( WINK WINK ).

    Voila il y aurais tellement d’autres choses à dire mais comme je n’ai pas vu de commentaires qui mets en lumière ce qui pour moi sont des évidences et des gros paradoxe je me permets.

    Merci en tout cas pour l’article c’était très intéressant et comme le dit celui ou celle qui l’a écrit , tout ça c’est juste du marketing soi disant ’antisystème’ don le systéme ce régale bien et adore promouvoir pour se faire du blé dessus. Juste de la com qui marche très bien car caresse bien une pensé dominante dans le sens du poil.. Nft, complotisme, antysystme anti-woke, anti-gauchime, anti environnement, tout ça c’est bien promu par les média mainstream.C’est vraiment les nouveaux eldorado pour se faire du pognon sur la crédulité, l’ignorance, les apriori et les peur des gens.

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    • Répondu le 12 août 2022 à  12:23 :

      C’est bien confus tout ça. Effectivement woke est devenu un mot qui ne veut plus rien dire, comme bobo, gentrifié ou islamogauchiste. C’est dommage parce que tout s’use et devient péjoratif de plus en plus vite. Au fond rien ne change, il y a toujours les progressistes et les conservateurs et leurs franges radicales, de plus en plus omniprésentes.

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