Cette phrase a interpellé Marc Koutekissa qui a décidé de mettre face à ce discours l’histoire vécue par son père et ses aïeux : la mise en esclavage, la colonisation, la spoliation des terres et des biens vécue par les Africains.
Le dessin et la mise en couleurs sont maladroits mais ils ont la force et l’évidence d’un témoignage. Le système de narration, à savoir l’alternance entre le Discours de Dakar incarné par Sarkozy lui-même et le ressenti africain mis en parallèle est non seulement impressionnant mais aussi émouvant.
« À chaque étape de ton discours, dit l’esprit du grand père de l’artiste, j’ai voulu te faire comprendre, depuis mes yeux d’enfant jusqu’à mes derniers jours, comment j’ai vécu la colonisation. Tu parles d’oublier le passé, tu qualifies notre histoire de mythe, tu t’adresses à la jeunesse d’Afrique en publiant délibérément les anciens, tu nous proposes de travailler avec nous pour exploiter une fois encore nos ressources… Une fois encore, tu nous proposes, caché derrière le motif de la mondialisation, de revivre ce qui nous a tant fait souffrir… »
Un document cinglant.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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