« Nous nous sommes rendu compte que l’histoire du Far-West est une des plus merveilleuses et des plus truculentes qui soient, dit un jour Goscinny à la Tribune de Genève. Dans une période de 80 ans, cette région des Etats-Unis a été le rendez-vous de tous les cinglés de la terre. En piochant dans l’histoire, on peut aller loin. Lucky Luke existe depuis 25 ans et nous n’avons fait qu’effleurer le sujet. »
Goscinny ! C’est la référence cardinale, le « maître étalon » du scénario depuis que, par un jour maudit de l’automne 1977, il a posé le crayon chez un cardiologue qui lui faisait faire un test d’effort. Il avait 51 ans. Depuis, le test d’effort, ce sont ses successeurs qui l’ont fait avec plus ou moins de talent : Bob De Groot, Lo Hartog van Banda ou Xavier Fauche et Jean Léturgie et bien d’autres.
Cette fois, ce sont deux écrivains qui s’y mettent, et quels écrivains : des maîtres du suspense, d’anciens contributeurs de la série noire, des best-sellers aussi : Daniel Pennac, Prix Renaudot pour Chagrin d’école et Tonino Benacquista, écrivain et scénariste de cinéma et César du Meilleur scénario pour Sur mes lèvres de Jacques Audiard. Excusez du peu !
La figure centrale de leur prochaine aventure ? Allan Pinkerton, le fondateur de l’agence de détectives qui emploie encore aujourd’hui 48.000 enquêteurs dans le monde. Le voilà qui se met à arrêter les Dalton à la place de l’homme qui tire plus vite que son ombre ! Lucky Luke serait-il déclassé, renvoyé à ses vaches qu’il n’aurait jamais dû quitter ? C’est tout l’enjeu de cette nouvelle histoire. Les quelques pages que nous avons pu lire sentent le plaisir d’écrire, de s’amuser avec ce « monument » qu’est Lucky Luke.
C’est en tout cas un des évènements de la rentrée qui, dans le cas du cow-boy solitaire, s’avère particulièrement littéraire !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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