BD d’Asie

Le Pavillon de l’Aile Ouest - SUN Jiayu & Guo Guo - Xiao Pan

Par François Peneaud le 26 octobre 2007                      Lien  
Cette version en BD d'un classique chinois racontant une romance difficile est d'une beauté époustouflante. Un album qui rafraîchit les yeux.

De temps en temps, le lecteur qui pense en avoir beaucoup vu ouvre un album, et d’un coup, comme ça, il se dit : là, je suis bluffé. Bluffé par le talent de la dessinatrice (puisqu’il s’agit ici de Guo Guo, pseudo d’une artiste qui signe ici son premier album), qui nous offre un monde bigarré d’une finesse et d’une élégance rares.

Le Pavillon de l'Aile Ouest - SUN Jiayu & Guo Guo - Xiao Pan
La page de garde, avec la demoiselle et sa servante

Cet album est donc l’adaptation en bande dessinée d’un classique théâtral chinois, très connu dans son pays, si l’on en croit l’introduction que nous propose l’éditeur [1]. Nous serions bien incapables de juger du travail du scénariste SUN Jiayu, mais remarquons tout de même que l’intrigue (une jeune femme de bonne famille est promise à un héritier de mauvaise mœurs, et le jeune homme désœuvré qui tombe amoureux d’elle doit faire ses preuves pour la gagner, alors même qu’il se remet difficilement d’une histoire d’amour ratée) ne recèle pas beaucoup de surprises. La fin nous semble également un peu rapidement expédiée. Donc, soyons honnête, ce qui fait le prix de cet album est bien le travail de la dessinatrice.

Première (presque) rencontre entre les futurs amoureux

Chaque case est un petit tableau, rempli d’éléments naturels ou artificiels, aux équilibres colorés aussi gracieux que les traits de la demoiselle (et du damoiseau, dans le genre gendre parfait). Mais il s’agit bien de bande dessinée, la narration est efficace, les cadrages sont variés et semblent souvent étudiés pour produire un effet psychologique sur le lecteur (ou les personnages), comme dans la planche ci-dessus, où seule une partie du visage de la belle se dévoile, laissant le jeune homme dans le doute. Il n’est pas étonnant que Guo Guo soit diplômée en dessin de costumes : le soin apporté aux détails est digne d’une reconstitution à gros budget. Les arbres et les plantes jouent également un grand rôle dans la composition des planches, à tel point que l’on ne peut s’empêcher de faire le lien avec les volutes illustratives d’un Mucha. Car le dessin de Guo Guo est effectivement très illustratif, à tel point que les nombreuses pleines planches qui parsèment le récit [2] sont à la fois des moments pris sur le vif et des portraits psychologiques des personnages.

Voilà vraiment donc un album qui, même si son thème n’attire pas certains lecteurs, n’en est pas moins un incontournable de par la beauté qui se dégage de chacune de ses planches.

(par François Peneaud)

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[1Cet aspect pédagogique est d’ailleurs bien agréable, comme le sont les quelques notes de références culturelles qui parsèment l’album.

[2L’éditeur nous offre une vingtaine d’illustrations pleine page supplémentaires à la fin de l’album. Profitons-en pour féliciter celui-ci du travail effectué sur cet album, qui bénéficie d’un papier épais et d’une impression impeccable.

 
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