Lolita HR Tome 3 : Ghetto- Par Rieu et Rodriguez - Editions Eidola

Dans un monde futuriste, un virus nommé "Marabout" engendre une véritable épidémie. Marabout entraîne une modification du code génétique des individus réduisant leur espérance de vie à maximum cinq années. La contamination se propage à un rythme effréné poussant les autorités à placer les malades en quarantaine.

Des sanatoriums sont conçus pour recueillir les malades, exilés du reste du monde. Dans l’un ces ghettos, Medhi, un jeune rebelle, placé dans ces ruines, à l’abandon comme bon nombre de ses semblables. Il se réfugie dans la drogue : ses "dreams" lui permettent de rêver à un monde meilleur, du moins temporairement.

Le monde extérieur quant à lui, est dirigé par Népotine, un despote qui dicte sa loi. La technologie des robots-chanteurs, véritables icônes cybernétiques adulées par le public, est devenue un moyen efficace de contrôler le peuple grâce à des messages subliminaux qu’elle distille.

Parmi ces robots-stars, Lolita s’écarte des règles. Elle vampirise les foules avec des chansons envoûtantes et son style provocateur. Elle pousse les affligés des ghettos à se rebeller et à contrecarrer les plans machiavéliques des autorités.

Delphine Rieu dénonce d’entrée un système de corruption à grande échelle : le citoyen emmagasine de faux rêves, un espoir totalement illusoire dont seule l’autorité en place tire les ficelles. Dans ce contexte, tout est valeur marchande, les insolvables sont placés dans ces ghettos, deviennent des résidus à l’abandon sans aucune compassion à leur égard.

Quant à la charmante Lolita, elle est un pur produit robotisé pour leurrer les foules. Bien qu’elle soit en tout point semblable à une humaine, elle ne dispose d’aucune conscience. En revanche, elle est habitée par un sacré désir de fuir, semblant vivre une réelle souffrance au cœur de ses circuits électroniques.

Ces deux êtres que tout sépare, Médhi, le toxicomane et Lolita, l’androïde, vont se croiser de façon fortuite et donner du fil à retordre à Nepotine et ses usurpateurs. Pour survivre, nos deux héros devront agir avec la plus grande rigueur car les autorités ont lâché leurs chiens de guerre à leurs trousses.

Ce troisième volume, comme ses deux précédents, se lit d’une traite.
Les images défilent à cent à l’heure, l’action y est omniprésente, le lecteur est précipité dans un univers mélancolique et sombre où luit cependant une infime once d’espoir.

Le dessin de Javier Rodriguez reste parfois sommaire mais cela ne dérange guère tant le fil du récit est solidement charpenté.