« C’est une association créée en 2006 par des passionnés de BD, nous raconte Mathieu Diez, son directeur. Une association accompagnée par le CNL, la Sofia, plein de gens, mais indépendante. Ce sont des passionnés qui aiment la BD et qui se sont mis à table avec les auteurs pour concevoir le projet. »
Ce qui frappe, c’est le nombre d’institutions locales qui sont impliquées : musées, théâtres, opéra, médiathèques, temple, instituts culturels, archives, salles de concerts, cafés, restaurants, cinémas… Une cinquantaine en tout qui proposent des rencontres, des performances, des créations originales, des résidences, des expositions, des spectacles… dans des formats nouveaux qui réunissent près de 230 auteurs !
« Le budget sera de 450.000€ cette année, nous précise Mathieu Diez. Sachant que ce n’est pas que le budget du Festival, c’est celui de Lyon BD qui s’étend sur toute l’année. Il y a beaucoup de choses qui se font tout le temps : des productions d’expositions, des partenariats internationaux, des projets de créations… C’est vraiment le budget de l’ensemble. » L’affaire est conduite par quatre salariés permanents et près de 100 bénévoles qui sont impliqués pour certains pendant la seule durée du festival, mais pour d’autres, toute l’année. Une nouvelle structure de 1000 m² est proposée sur la place des Terreaux et constituera, avec l’Hôtel de Ville et ses salons, le cœur du dispositif 2017. Lyon BD a compté 80.000 visiteurs en 2016.
Ce qui caractérise la programmation de Lyon BD ? « Cela tient en quatre axes, je les ai bien en tête car on a mis dix ans à les construire, nous dit Mathieu Diez. 1/ La création originale par des auteurs. Emmener les auteurs dans un contexte très différent : un musée, les archives, etc. L’année dernière, on avait fait la plus grande BD du monde dans le tunnel modes doux de la Croix-Rousse, longue de 1625 mètres. On leur laisse l’initiative de la création. 2/ Le fait d’être dans autant d’institutions culturelles différentes, 54 cette année : opéra, théâtre, musée des Beaux-Arts, le Musée des confluences, le Musée gallo-romain, le Musée de l’imprimerie… Une programmation dense avec des projets qui ne sont pas anecdotiques. 3/ L’international dans la façon que l’on a de le traiter. Ce sont à chaque fois des partenariats qui sont pérennes, sur deux ans. 4/ Des projets de co-création, de coproduction, de collaboration avec les auteurs. Je crois que c’est un angle assez inédit si l’on ajoute le côté pluridisciplinaire et scénique de nos rencontres et de nos spectacles. ».
International
Les points forts cette année se concentrent sur la bande dessinée allemande en raison de la saison BD de la Foire du Livre de Francfort dont Mathieu Diez a été nommé le directeur artistique. « La BD allemande n’est finalement pas très connue, nous dit le directeur de Lyon BD. Il y a pourtant un foisonnement créatif intéressant. On la traitera à travers une exposition des invitations d’auteurs et une co-création franco-allemande en bande dessinée, en écho à Francfort. »
Le principe de Lyon BD est de conserver ses invités internationaux pendant deux ans et de procéder à des échanges avec les pays invités. Après deux ans de Catalogne, c’est l’Allemagne qui donne le fil rouge à cette année. « L’idée est de décloisonner, de favoriser l’interdisciplinarité et de représenter tous els styles de la bande dessinée comme un médium, pas seulement pour présenter les albums des auteurs. C’est évidemment au programme, mais c’est surtout pour montrer ce que l’on peut faire avec la bande dessinée comme outil. »
Il y a aussi de grandes expos dans les grands musées de la ville comme L’Art invisible au Musée de l’imprimerie, une exposition autour de l’œuvre de Scott McCloud qui exposera non seulement son travail mais aussi des auteurs qui illustrent son propos. Ainsi Juanjo Guarnido qui fera une visite dans l’exposition en compagnie de Scott McCloud. Une exposition Fabien Vehlmann aux Archives municipales, où le scénariste de la BD « Seuls », se plonge dans les archives de Lyon pour dénicher trois objets qui servent de support à trois histoires dessinées par Jaime Martin, Laurence Baldetti et Jake Raynal qui se traduisent par une exposition originale de Dioramas. Il y a aussi l’exposition “Paul - morceaux choisis”, reprise des Rendez-vous d’Amiens, qui présente l’univers du Québecois Michel Rabagliati, avec rencontre et performance au musée des beaux arts durant le week-end.
Ces quelques exemples (vous trouverez le programme complet sur le lien ci-dessous) donnent bien la mesure d’une offre culturelle à nulle autre pareille. Et puis, ce qui ne gâche rien, elle a lieu au soleil, au mois de juin ! ActuaBD y sera d’ailleurs présent !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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LYON BD FESTIVAL INTERNATIONAL
11 et 12 juin 2017
LYONBD.COM
C’est Roger (Jazz Maynard) qui a fait l’affiche.