Mon Frère le chasseur (Sarah Herlant) s’expose au CBBD

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Ce roman autobiographique traitant de la dépression de son frère permet à Sarah Herlant de développer une vaste palette de graphismes pour évoquer les multiples émotions qui l'ont traversée à cette étape de sa vie. Une richesse graphique que le CBBD expose jusqu'à la fin du mois août.

Mon Frère le chasseur est le premier album d’une jeune auteur Belgo-Bolivienne, Sarah Herlant. Par ce roman graphique autobiographique, elle raconte l’histoire de son frère, Thomas, qui a souffert d’une très grave dépression tout au long de son adolescence. Le récit est vécu du point de vue de Sarah elle-même, la jeune sœur de Thomas. Celle-ci éprouve des problèmes quotidiens à l’école et chez elle où elle voit son frère sombrer peu à peu dans la maladie.

Elle perçoit aussi le désarroi et l’impuissance de ses parents face au repli sur lui-même de leur fils dont les pensées deviennent de plus en plus noires et morbides. Le récit fait la part belle à l’entourage de Thomas et scrute les réactions de la famille dans les petits moments de la vie de tous les jours. Famille qui doit apprendre à apprivoiser cette sournoise maladie qu’est la dépression.


Sarah Herlant, devant l’affiche de l’exposition. Son album est sorti ce 17 juillet.: Photo : CBBD

« Le Musée de la Bande Dessinée est particulièrement heureux d’accueillir "Mon frère le chasseur" en sa Gallery, explique Mélanie Andrieu, du CBBD. C’est une histoire forte, dans laquelle Sarah Herlant aborde le thème difficile de la dépression, qu’elle restitue avec beaucoup de force et d’émotion. L’auteure portait probablement en elle ce projet depuis des années, et a pu le mettre en images et le concrétiser à l’École d’Art de Sint-Lukas à Bruxelles. Son ouvrage de fin d’étude constitue une première étape, qui ne cessera d’évoluer jusqu’à l’actuelle parution du roman graphique. »

« L’exposition marque ainsi l’aboutissement d’un travail d’auteure et conforte la mission du CBBD de sensibiliser et rassembler le monde merveilleux de la bande dessinée pour mieux le partager, poursuit Mme Andrieu. C’est en effet lors du workshop annuel « Jeunes Talents » de notre musée que l’auteure a rencontré André Taymans, qu’il l’a mis en contact avec son futur éditeur. Une raison de plus pour que le CBBD l’accueille les bras ouverts ! »


Comment renouer le dialogue avec son frère, qui ne sort de son mutisme que pour évoquer la chasse ?: Photo : Charles-Louis Detournay

Si le récit de Mon Frère le chasseur ne brille pas par une inventivité débridée, le trait de cette jeune auteure séduit et fascine néanmoins. En dépit de perspectives encore maladroites, l’immersion dans ses pensées, ses paysages, ses rêves, au sein de son quotidien est superbement retranscrit.

Son découpage et son authenticité confèrent toute sa force à ce premier album. Un détour par la Gallery du CBBD vous permettra d’admirer l’intensité qui se dégage de ses planches réalisées tout simplement au crayon.