Curieux titre qui ne reflète pas le contenu : guère d’orgies et bien peu de barbarie... Et pourtant, un recueil d’histoires courtes qui grimpe en haut du panier. C’est que notre ami Hartmann (espagnol, comme son nom ne l’indique pas) manie aussi bien le dessin que les textes.
Mais oui, les textes ! Ses courtes fables possèdent un vrai charme dans les joutes verbales, le choix du vocabulaire, et une dose d’humour qui parvient à cohabiter sans peine avec une vaillante pornographie des plus explicites. Le sommet de la gaudriole rigolote : une blanche neige attendant son bien aimé mais qui avalant un aphrodisiaque se livre avec une belle générosité aux nains les plus vigoureux. Le tout commenté par un grincheux en verge.. euh pardon, en verve, déployant des chapelets de synonymes à chaque changement de position.
Fort d’un graphisme impressionnant de sensualité et de précision, Erich Hartmann paraît avoir emprunté le meilleur à un Manara, tout en parvenant à rendre singulière chaque héroïne, et maîtrisant parfaitement intérieurs et paysages côté décors. Les priapiques non pratiquants l’auront compris : on peut parfaitement déguster ce volume 3 sans intention libératoire.
Et la structure en chapitres indépendants n’appelle même pas une lecture obligatoire des deux précédents épisodes. Reste ce nom de série décalé et peu heureux, qui ne met pas suffisamment en valeur une vraie forme d’élégance dans ce porno de premier choix.
(par Guido BACRI)
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