Trigs - T2 : Kali - Par James Hudnall & Mark Vigouroux - Les Humanoïdes Associés

An 2019. La Terre est envahie par des extraterrestre, et ne doit son salut qu’aux Trigs, des adolescents humains créés en laboratoire et dotés du gène « Trigger » (« to trigger » = « déclencher »), qui leur donne des capacités physiques et des pouvoirs surhumains.

An 2029, quand commence la série. Arès, l’un des Trigs, écrit un livre sur son expérience de jeune soldat. Osiris (ils ont tous des noms de dieux), le premier ami Trig à qui Arès parle de son livre, est brusquement assassiné, et les indices amènent à soupçonner Arès. Et ce n’est que le premier meurtre.

Au fil des deux albums parus, le lecteur découvre divers Trigs, hommes et femmes, qui ont depuis leur démobilisation suivi des chemins bien différents : pop-star, mercenaire, riche industriel... Arès en approche certains, mais leur réaction n’est pas toujours amicale. Reprendre contact avec leur ancienne vie n’est pas si agréable.

Il est amusant de remarquer les analogies entre le concept de cette série (d’anciens soldats/aventuriers sont assassinés, l’un d’eux mène l’enquête, ses anciens compagnons ne lui faisant pas confiance) et celui du Watchmen/Les Gardiens de Moore et Gibbons. Le scénariste connaissant bien les comics, la coïncidence n’en est peut-être pas une. Mais la ressemblance s’arrête là.

Trigs est une série de SF, avec nombre d’éléments issues du genre, comme des « nanobots » de surveillance ou des « xénozones », endroits contaminés par des bombes extraterrestres et devenues impropres à la vie humaine.
James Hudnall, connu aux États-Unis pour ses séries d’action (ESPers raconte l’histoire dans un monde contemporain de personnes dotées de dons parapsychiques, par exemple), construit une série très divertissante, avec une montée de la tension bien menée et des personnages qui révèlent petit à petit les facettes de leur personnalité. Le grand complot contre les Trigs ne se dévoile que très progressivement, et semble faire partie d’un plan plus vaste.

Le dessin de Mark Vigouroux nous semble malheureusment moins convaincant. Le trait lui-même est agréable, mais la mise en couleur qui donne un modelé très "ordinateur" aux personnages n’arrange guère les choses, donnant l’impression de visages de plastique. La narration semble aussi un peu plan-plan, et l’absence répétée de décors appauvrit la lecture. Nombre de lecteurs français font ce genre de reproche aux dessinateurs de comics, mais ceux-ci réalisent souvent une vingtaine de pages par mois.

Trigs reste néanmoins une série qui se lit avec plaisir, et le suspense est suffisamment entretenu pour donner envie de lire la suite. Après tout, c’est ce que l’on peut demander de mieux à une série de pur divertissement.