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Une rentrée d’« intégrales » chez Bamboo

Par Patrice Gentilhomme le 5 septembre 2009                      Lien  
Depuis quelques temps, chaque éditeur tente de faire preuve d’imagination pour occuper le marché (très convoité !) de la publication d’intégrales. Les éditeurs historiques poursuivent cette démarche avec un certain succès, ces maisons disposant d’un fond de catalogue important et prestigieux susceptible d’attirer une clientèle de bédéphiles.

Pour les éditions Bamboo, qui viennent tout juste de fêter leurs dix ans d’existence le contexte est différent. L’éditeur des Profs contourne cette difficulté avec les premières livraisons de ce qui nous est annoncé comme une intégrale, recueil de deux albums soit une centaine de planches constituant au final, une histoire complète !. L’objet est plutôt bien présenté et d’un format original.

Une rentrée d'« intégrales » chez BambooPremier album sorti sous ce format, Hellheim de Jean Philippe Baradat et Paul Oliveira est une histoire de 96 pages publiée en noir et blanc découpée en deux parties (initialement prévue en deux albums).
On y suit les tribulations de Carol Ann une adolescente américaine particulièrement perturbée par d’étranges cauchemars qui semblent la hanter depuis son enfance. Ses rapports avec son entourage sont difficiles et conflictuels. La mort accidentelle de sa mère va lui permettre de renouer avec son père, antiquaire londonien qu’elle ne connaît pas.
C’est à partir de là, que par l’intermédiaire d’un étrange “passage“, situé au fond du magasin, elle va se retrouver au cœur d’un autre monde, un univers de cauchemar où la violence et le sadisme règnent de manière impitoyable. Un univers qui n’est évidemment pas sans rapport avec le mal-être de la jeune femme, ses difficultés relationnelles et la personnalité assez trouble de son entourage. Tyrannie du père, délires et soumission sexuelles, Carol Ann va effectuer d’étranges voyages d’un monde à l’autre au risque d’en accélérer le chaos.
Ces aller retour entre deux mondes : le nôtre et celui de ses cauchemars, créent une situation haletante, jouant dans un registre émotionnel fort, qui peut troubler et déranger par sa violence. Malgré une fin, un peu confuse, qui perd un peu le lecteur en cours de route cette histoire séduira les amateurs d’aventures très gore aux climats perturbants.

Qui sont les étranges personnages que Carol Ann rencontre dans cet au-delà ?

Le dessin de Baradat (dont c’est la première publication !) présenté en noir et blanc s’avère efficace dans la restitution de ces atmosphères délirantes et inquiétantes.
Le scénario de Paul Oliviera manque certes parfois de rigueur au risque de laisser un peu le lecteur en cours de route parmi l’avalanche de monstres et de violence. Un premier essai qui révèle néanmoins un talent original. Prometteur mais…

Hanne, la fugitive d’American Trip.

American Trip nous décrit l’épopée de Hanne, une jeune américaine qui après un accident, a fait l’objet d’une thérapie cellulaire dont la principale conséquence est la possibilité de traverser le verre ! Cette faculté apparemment anodine ou anecdotique résulte des tentatives du professeur (fou ?) Claremont [1]. Un personnage cynique, violent, un peu caricatural dont Hanne va très vite renoncer à demeurer le jouet ou le cobaye. L’expérience suscite également un grand intérêt auprès des militaires (fous eux aussi ?) qui voient dans cette capacité nouvelle d’autres possibilités.
En s’évadant du laboratoire, elle va se retrouver traquée par ces différents protagonistes aux intérêts divergents voire contradictoires. Sa route va alors croiser celle de trois jeunes touristes français dont les vacances aux États-Unis vont se transformer en course poursuite implacable.

Course poursuite à travers l’Amérique profonde.

Ce road-movie est écrit par Pernoud, qui s’est déjà illustré par des publications basées sur des postulats scientifiques souvent documentés et originaux. Après les contradictions et les conséquences du paradoxe temporel évoquées notamment dans la série Kim, il s’attaque ici aux dérives des expérimentations humaines.
L’histoire est plutôt bien menée, suivant les règles du genre : personnages principaux au caractère bien trempé, poursuites et rebondissements à volonté !
Le dessin d’Elliam, dont c’est ici les débuts, est parfois inégal mais reste suffisamment crédible pour qu’on se laisse entraîner dans cette poursuite américaine menée tambour battant.
Une “première partie“ qui semble en appeler d’autres bien que ce premier récit se suffise à lui même !

(par Patrice Gentilhomme)

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