dBD n°160 : En général et en particulier.

En pleine guerre d’Algérie, l’attitude et les volte face du général de Gaulle restent aujourd’hui encore sujet à discussions et interprétations. Pas sûr pour autant que chacun soit capable de resituer ces événements dans le contexte si particulier de la fin des années 50 et d’en percevoir le sens exact, caché... ou pas !

Associé à François Boucq, dont le trait semble avoir été créé spécialement pour cette histoire, le scénariste Nicolas Juncker use du registre de la comédie pour déboulonner la statue de l’icône. Quelle mouche a piqué ces deux auteurs pour mettre en images la guerre d’Algérie et ses effets collatéraux avec perfidie et talent ? Ils s’en expliquent dans les pages de ce numéro. Bien au-delà de la satire, la démarche apparaît à la fois originale et plus rigoureuse qu’il n’y paraît ! Ce n’est évidement pas la première fois que le général investit le monde des bulles mais la singularité de l’entreprise interpelle... à tel point que l’événement fait non seulement la couverture de dBD mais aussi celle de son concurrent Casemate ! De Gaulle, un nouveau produit d’appel pour la presse BD ?

Jacques Martin fut un des auteurs emblématiques de cette époque. Durant les sixties gaulliennes le père d’Alix a poursuivi une carrière discrète, restée parfois dans l’ombre d’Hergé, le patron, le modèle ! À travers un nouvel ouvrage complet et érudit Patrick Gaumer a entrepris de réparer une injustice parfois collée à cet auteur majeur.

Malgré une couverture qui fleure bon la nostalgie et fidèle à sa vocation, dBD fait aussi la part belle aux auteurs d’aujourd’hui parmi lesquels Tony Sandoval, Vincent Turhan, Anlor ou encore aux éditions Les Requins Marteaux, joyeuses et intrépides trentenaires. Encore un numéro très varié et très complet donc pour la revue de Frédéric Bosser !

Impossible de terminer cette chronique sans évoquer les menaces qui pèsent désormais sur la presse généraliste dont dBD demeure un des derniers représentants. Pour le magazine, si pour l’heure, la situation n’est pas désespérée, elle demeure cependant très préoccupante si l’on en croit son rédacteur en chef ! Confinement, télétravail, chute des ventes en kiosque ; augmentation du prix du papier, la presse va mal et les derniers magazines BD n’échappent pas à la crise ! Utile complément à votre site d’information préféré, outil de promotion du medium cela un support qui mérite toute notre attention et notre soutien !