Deux ans après l’accident de voiture qui a causé la disparition de leur père, Emily et Navin ont emménagé dans la maison de leur arrière-grand-père : Silas Charnon. L’endroit recèle un passage vers une version alternative de notre planète : Alledia. Leur mère ayant été plongée dans le coma suite à l’attaque d’une créature tentaculaire hideuse, Emily, investie du pouvoir que confère une amulette, faisant d’elle la gardienne d’une mystérieuse pierre, part à la recherche d’un antidote en compagnie de son frère et des aides robotisés légués par son aïeul. Sur leur route que l’on devine aisément semée d’embuches, ils vont trouver d’abord la cité de Kanalis, dont une malédiction transforme les habitants en animaux. Ils pourront y compter sur le soutien d’un renard garde du corps, Léon Redbeard, dans leur combat contre l’inquiétant roi elfe, son fils incapable et leur dangereux affidé, Luger.
Exploration finement référencée d’un monde parallèle
Avec ces deux premiers tomes d’une série qui pourrait en compter cinq, les plus jeunes ne vont pas bouder leur plaisir. Ils se plongeront dans une histoire entraînante d’exploration d’un monde parallèle. Elle reprend en priorité des éléments chers au genre de la Fantasy qui ont déjà fait, notamment, le succès des volumes d’Harry Potter : deux orphelins prédestinés sont impliqués dans une quête d’apprentissage qui, avec les contributions de mentors bienveillants, va les conduire, à n’en pas douter, à se rapprocher de l’état adulte.
À la nuance près que cette histoire incline un peu plus vers un contexte de Science-Fantasy, combinant technologie et robots à une omniprésence de la pensée magique et de l’irrationnel. Tandis que les parents des bambins lecteurs lui trouveront un attrait supplémentaire. Ils pourront en effet y déceler les clins d’œil référentiels dont son auteur californien d’origine japonaise, Kazu Kibuishi (né en 1978), par ailleurs remarqué pour son western futuriste Daisy Kutter, s ‘amuse à parsemer son récit : de la maison mobile proche du Goldorak (Ufo Robot Grendizer) de Gô Nagaï, en passant par des allusions cinématographiques à Akira Kurosawa…
Une série manifestement appelée à un grand succès
Ce très satisfaisant divertissement à deux niveaux de compréhension, au graphisme plaisant, lorgnant entre autres du côté du manga, justifie pleinement d’avoir été sélectionné sur la liste concourant pour le titre de meilleure série jeunesse Eisner Award 2009. D’autant qu’il serait question d’adapter ses deux premiers volets au cinéma, projet auquel s’intéresserait un Will Smith désireux de faire incarner les deux jeunes héros par ses également acteurs d’enfants.
(par Florian Rubis)
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En médaillon : Couverture d’Amulet T2 © Kazu Kibuishi & Akileos, 2009.
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Amulet T2 : « La Malédiction du gardien de la pierre » - Par Kazu Kibuishi – Akileos - 217 pages, 13 euros