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Angoulême 2024 - Les expos : il y aura du sport... mais pas trop !

Par Hippolyte ARZILLIER le 22 janvier 2024                      Lien  
Angoulême approche et vous vous sentez perdus dans les dates et les horaires ? Pas d’inquiétude, on vous récapitule dans un premier temps les expositions officielles du FIBD. Vous n'allez pas à Angoulême ? Pas grave, on va tout vous raconter dans les jours qui viennent... Sur le site et dans les réseaux sociaux (Facebook, X, Insta, TikTok...), ActuaBD sera présent !

Angoulême, c’est sportif. Il y a deux musées à Angoulême, la BD et le musée municipal, mais bien plus de lieux d’expositions répartis entre le centre-ville, le Musée de la BD, le Musée du papier, le Vaisseau Moebius, l’Alpha et bien d’autres lieux. Voir toutes les expos, c’est sportif : il faut courir d’un point à l’autre de la ville, ça monte, ça descend (OK, il y a des bus, bondés comme la Ligne 13 du métro parisien), sans compter les files d’attente ! Alors, faites des choix. Commençons par les expos liées aux Prix du FIBD. Le Grand Prix 2023, d’abord.

« Riad Sattouf, L’Arabe du Futur, œuvre-monde » (au rez de chaussée du Vaisseau Moebius, du 25 au 28 janvier) : dans cette exposition consacrée à L’Arabe du Futur de Riad Sattouff, on pourra apercevoir des originaux, des archives personnelles de l’auteur, mais aussi écouter un certain nombre d’enregistrements audio de personnes de son entourage (comme la romancière Leila Slimani et le jeune acteur Vincent Lacoste) et de chercheurs (comme la sociologue Monique Dagnaud ou l’historien Pascal Ory). L’approche de la commissaire d’exposition Caroline Broué est de convoquer des domaines tels l’histoire et la sociologie afin de souligner la pertinence du regard que porte l’auteur sur le monde. À cette dimension s’en ajoute une autre, plus personnelle, avec par exemple la reconstitution de sa chambre d’enfance fictive dont les murs sont recouverts de ses œuvres préférées.

Angoulême 2024 - Les expos : il y aura du sport... mais pas trop !

Autre expo liée aux prix, le Prix Goscinny 2023, initié par la Fondation Goscinny :

Thierry Smolderen, « Le scénario est un bricolage » (au Vaisseau Moebius, du 25 janvier au 5 mai 2024) : Dans cette exposition, il sera question du travail de scénariste Thierry Smolderen, figure singulière de la bande dessinée belge, oui, il est belge, en dépit de sa rédisence en France ces trente dernières années. Il remporta le Prix Goscinny du meilleur scénario pour Cauchemars ex machina, proclamé lors de la dernière édition du festival. Des objets et des documents perso permettront de saisir les principales sources d’influence de l’auteur bruxello-angoumoisin. On y trouvera aussi plus d’une centaine de planches réalisées par certains de ses coauteurs ainsi qu’une initiation à l’art du scénario, un bricolage, puisqu’on vous le dit. Bien que revenant beaucoup sur son travail passé, l’exposition présentera enfin plusieurs de ses projets encore en chantier.

Ça c’est du sport !

Année olympique oblige, on file la métaphore comme on peu. Le grand Mattotti fait la course en tête, tandis que de nouveaux talents occupent le peloton.

« L’art de courir par Lorenzo Mattotti. Attraper la course, textes de Maria Pourchet » (musée de la ville d’Angoulême, du 25 au 17 mars) : 100 dessins inédits de Lorenzo Mattoti seront accompagnés de textes inédits écrits par la romancière française Maria Pourchet. Une belle occasion de redécouvrir le puissant dessin de l’auteur de Feux, grande figure historique de la « peinture dessinée », sur le thème « l’art de la course ».

« Lignes de départ » (à l’espace Nouvelle-Création, du 25 au 28 janvier)  : Quatre jeunes talents de la bande dessinée (Nina Lechartier, Jérémy Perrodeau, Chloé Wary et Lisa Blumen) réalisent une performance inédite à l’espace Nouvelle Création : chacun devra créer sa propre ligne de départ dans une « course sportive, prise au cœur d’une narration et de formats libres, et déclinée sous toutes ses expressions, concrètes ou symboliques ». Un programme haletant, apparemment.

On poursuit avec une dessinatrice qui n’est plus une révélation : « Nine Antico, chambre avec vue » (à l’Hôtel Saint-Simon, du 25 au 28 janvier)  : Pour découvrir l’œuvre de l’autrice du récent Madones et Putains, Prix Artémisia 2023, rendez-vous à l’Hôtel Saint-Simon, où plus de 200 pièces (carnets, fanzines, archives personnelles, storyboards, etc.), dont 100 originaux, y seront exposés du 25 au 28 janvier. Au menu, des héroïnes fortes. On y trouvera aussi une salle consacrée à des œuvres tournées vers l’enfance et l’adolescence de l’autrice, ainsi qu’un final entièrement dédié son dernier roman graphique.

La part de l’Asie

Franck Bondoux le directeur délégué du FIBD, en expert du marketing sportif, a bien repéré les parts de marché de la BD asiatique en France. Cela explique sa forte présence dans la programmation ces dernières années. Au programme, de vrais talents, loin d’être usurpés.

« Moto Hagio, « Au-delà des genres » (au musée d’Angoulême, du 25 au 28 janvier)  : Passionnée de manga depuis tout jeune, Moto Hagio est surtout connue pour avoir révolutionné le shôjo manga dans un contexte où la production féminine avait encore du mal à s’imposer au Japon. Organisée autour de trois thèmes (« la fin de l’innocence », « l’âge des possibles » et « le temps des conséquences »), l’exposition se présente comme une rétrospective des cinquante années de carrière de cette autrice japonaise majeure.

Hiroaki Samura : « Corps et âmes » (à l’espace Franquin, du 25 au 28 janvier) offre pour la première fois une exposition qui sera centrée sur l’œuvre majeure du mangaka Hiroaki Samura, L’Habitant de l’infini, manga de sabre dont l’action se situe dans le Japon féodal. Une centaine de planches et d’illustrations originales d’une remarquable virtuosité seront exposées– de quoi donner un bon aperçu de cette œuvre-phare, déjà été adaptée à l’écran à plusieurs reprises.

Dracula, immersion dans les ténèbres (à la chapelle du lycée Guez de Balzac, du 25 au 28 janvier) : l’occasion de se faire les dents sur le dernier manga de Shin’ichi Sakamoto, cette exposition est une introduction à sa relecture du Dracula de Bram Stoker. Elle associe des tableaux imaginés par le mangaka à une musique réalisée pour l’occasion par les compositeurs Fred Avril et Philippe Montay, dans un cadre idéal : les pierres et les arches d’une vieille chapelle. A-t-on vérifié la crypte ?

Loin du silence de l’hiver

« D’un océan à l’autre, cap sur la BD canadienne » (au parvis de l’hôtel de ville, du 25 au 28 janvier). Prenons maintenant un grand Boeing bleu de mer pour découvrir un panorama général de la bande dessinée canadienne actuelle, cette exposition comprend une sélection extrêmement variée de créatrices et de créateurs autochtones, anglophones ou francophones.

Roulez, jeunesse !

Le segment jeunesse n’échappe pas non plus au sagace directeur du festival :

« Bergères guerrières : la grande quête de Jonathan Garnier et Amélie Fléchais » (au Quartier Jeunesse, du 25 au 28 janvier) : Dans cette exposition, petits et grands pourront pénétrer l’univers de Bergères guerrières, une œuvre lauréate du Fauve jeunesse en 2022. Y sera proposé un parcours initiatique où les visiteurs pourront valider un diplôme et porter la cape de Bergère guerrière. Des planches et des originaux des auteurs Jonathan Garnier et Amélie Fléchais traversés par des thématiques aussi importantes que le rôle des femmes, l’écologie, la transmission etc. seront proposés au public.

« Les 50 ans du concours de la BD scolaire, une autre histoire du festival d’Angoulême » (au Quartier Jeunesse, du 25 au 28 janvier)  : Cette exposition revient sur un concours né seulement un an après la création du festival d’Angoulême, le Concours de la BD scolaire. Les visiteurs pourront y découvrir ses débuts, ses évolutions, mais surtout entendre des témoignages d’anciens lauréats et de membres du jury, parmi lesquels l’académicienne Catherine Meurisse, nominée cette année dans le trio du Grand Prix qui avait trouvé dans ce concours sa première récompense. Une fierté pour Dominique Brechoteau, le fondateur de ce prix-> qui sera présent sur le festival.

De grands comme de nouveaux auteurs, de différentes nationalités, dans des thématiques hétéroclites pour cette 51e édition du festival d’Angoulême. Après une campagne lancée autour du label « Olympiades culturelles », on s’étonnera toutefois du faible nombre d’expositions consacrées au sport. Bien que les Jeux Olympiques approchent, la course aux médailles n’aura pas supplanté la course aux dédicaces.

(par Hippolyte ARZILLIER)

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