Ce mensuel s’ouvre sur une sorte de manifeste intitulé « philosophons gaiement... » qui défend la thèse que la philosophie s’est réfugiée au 21ème siècle dans la bande dessinée quotidienne. Pourquoi pas ? Le sommaire est composé de BD d’humour et de très peu de rédactionnel, si l’on excepte une interview, intéressante, de Claire Brétécher qui prête son joli minois (elle a toujours été jolie) à la couverture. Dans l’interview, elle se défend d’être une moraliste, encore moins une philosophe. Quelques planches de la dessinatrice rappellent son inégalable talent.
Le reste du sommaire est vraiment curieux. On y trouve accolés, sans vraiment de logique, des BD de toute époque et de tous horizons, sans appareil critique, ni explication. Ainsi la BD anglaise Andy Capp de Reg Smythe, créée dans les fifties côtoie-t-elle du Carl Barks signé Disney daté des années quarante, Pif le Chien d’Arnal daté des années soixante, du Pim Pam Poum de Knerr début du 20ème siècle, et des dessins fin 19ème d’Emmanuel Poiré, dit Caran d’Ache, dont nous vous avons dit dans ces pages tout ce que nous en pensons.
Pourtant, l’idée est brillantissime. Sans avoir ouvert le magazine, j’ai rêvé, l’espace d’un instant, retrouver le Charlie Mensuel auquel Le Collectionneur de BD rendait récemment hommage dans lequel on retrouvait Les Peanuts de Schultz comme les Freak Brothers de Shelton.
Il y a un peu de cela dans ce mensuel sympathique qui respire la passion mais qui, hélas, suinte aussi l’amateurisme. Pour l’instant, il promet plus qu’il ne tient. Espérons que le deuxième numéro effacera les manques un peu criards de la première livraison.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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