Erona | Le Destin d’une guerrière livrée aux orcs – Par Yamada Gogogo – Éd. Hot Manga

Erona est un album qui a été publié originellement en 2019 au Japon par l’éditeur Kill Time Communication. Peu de mangas érotiques issus de leur catalogue nous sont parvenus en langue française, si ce ne sont chez l’éditeur NihoNiba les albums Un Appétit de succube et Drop Out.

Erona est le premier manga relié signé par l’artiste Yamada Gogogo. On y suit une unique histoire, racontée au fil de sept chapitres plus un bonus.

© Yamada Gogogo/Kill Time Communication/Hot Manga

Plongés dans un univers de Fantasy, les lecteurs découvriront les aventures de Claudia, capitaine de l’ordre chevaleresque de Savina au service du royaume de Kolvia. Notre héroïne est reconnue comme la plus fine lame du royaume et c’est à ce titre qu’elle est diligentée par le Ministre pour mener une mission : avec ses chevaliers, elle doit déloger un groupe d’orcs qui viennent de capturer un château à quelques jours de marche de la capitale. Une menace considérée comme mineure, mais tout de même gérée par une troupe d’élite.

© Yamada Gogogo/Kill Time Communication/Hot Manga

Arrivés au château, Claudia et ses hommes sont pris au piège par Gueldrorix, le chef de ces orcs qui se révèle bien plus intelligent que la moyenne et maîtrisant la magie. Sinistre personnage, Gueldrorix propose très vite un marché à Claudia : les troupes de l’ordre de Savina seront épargnées si Claudia offre son corps sans condition au chef des orcs. Claudia, révulsée par cette proposition, l’accepte la mort dans l’âme pour sauver ses chevaliers, qui sont immédiatement envoyés dans les geôles du château.

Violant la virginité de Claudia, le sinistre Gueldrorix appose une malédiction sur le corps de sa victime : à chaque fois qu’elle aura un orgasme, elle perdra une partie de sa mémoire. Prenant connaissance de cette malédiction, Claudia combat les assauts répétés de son bourreau pour ne pas lui donner le plaisir de la voir jouir. L’héroïne espère même qu’en tenant bon, elle pourra déconcentrer Gueldrorix et que la capitale pourra en profiter pour envoyer des troupes afin de les secourir. Parmi ses souvenirs et son identité, Claudia ne veut particulièrement pas perdre à cause de la malédiction le sentiment qu’elle accorde à l’homme qu’elle aime, à savoir l’un des chevaliers retenus captifs.

© Yamada Gogogo/Kill Time Communication/Hot Manga

Yamada Gogogo nous propose avec Erona un solide récit de Dark Fantasy : l’ambiance y est très sombre, les violents retournements de situation nombreux (et efficaces). Malgré les apparences, les orcs ne sont peut-être pas les seules créatures monstrueuses de ce récit...

Nous avons particulièrement apprécié l’intéressante écriture du personnage de Claudia : victime de bien des violences, elle fait preuve de courage et de ténacité pour conserver son humanité. L’évolution du personnage nous a semblé bien racontée tout au long de l’album et sa trajectoire est souvent surprenante. Mais que diable signifie le titre « Erona » ? On vous laisse le plaisir de le découvrir...

© Yamada Gogogo/Kill Time Communication/Hot Manga

À la lecture de ce qui précède, on pourrait supposer que le contenu érotique de cet album est plutôt hardcore. C’est exact si l’on considère les ébats exubérants et excessifs mis en scène par Yamada Gogogo.

Ce qui distingue son grahiqme, c’est qu’il joue souvent sur la disproportions des corps entre les humains et les orcs pour souligner ses fantaisies.

Erona est une très bonne surprise estivale : l’album est beaucoup plus fin que prévu. Il nécessite néanmoins, de la part du lecteur, un cœur bien accroché. La Fantasy dans le segment du marché de la BD qu’est l’érotisme, se fait néanmoins de plus en plus rare sous nos latitudes. Une bonne raison pour s’y intéresser.