Notre article annonçant la publication dans l’hexagone de la première BD réalisée par l’Intelligence Artificielle a suscité bien des commentaires sur les réseaux. Or cette question est déjà l’objet depuis quelques semaines d’une bataille rangée entre juristes américains.
Ainsi, ces derniers jours le post sur Facebook de Kris Kashtanova, l’ « autrice » (il faut garder les guillemets pour l’instant) de Zarya of the Dawn, une BD conçue avec l’IA Midjourney, se faisait triomphaliste : le Copyright Office américain acceptait quelle appose un copyright sur son œuvre.
En revanche le Copyright Office a décidé de ne pas statuer sur les images individuelles, celles-ci dépendant d’une communauté d’images générées de façon publique où l’on fait le jeu du partage, comme Wikipedia ou Deviant Art par exemple. Il semble cependant que si elles ont été travaillées un minimum, elles ne ressortent plus de l’IA et sont dès lors considérées comme « copyrightables »… La décision du Copyright Office peut être lue intégralement ici (PDF, en anglais)
« Les images de "Ravine " ont été générées de façon "privée" pour la plupart, objecte Medhi Touzani, l’auteur de la première BD hexagonale créée avec un IA, que nous avons interrogé hier. Même si certaines ont été soumises au vote de la communauté (le portrait d’Arland par exemple, je l’ai choisi car il était très bien noté sur midjourney, donc c’est un genre de star ce Arland :-) 99% des utilisateurs ne piquent pas les images des autres, autant en faire de nouvelles, c’est si simple à faire. Moi-même si quelqu’un utilise la "prompt" qui a servi à générer Arland, je n’en ferai pas un fromage, et pas un procès non plus, vu que je l’ai mis sur un serveur public et c’est un peu comme donner son accord pour des "variations", mais pas pour des copies pures et dures. »
Kristina Kashtanova a eu les honneurs du Wall Street Journal bien avant la bronca suscitée par la décision de l’Office américain des Copyrights. L’affaire fait grand bruit et devrait faire couler encore bien des pixels.
À suivre..., comme on disait à la fin des années 1970, à une époque où les dessins se faisaient à la main.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Participez à la discussion