Dans un petit village côtier d’Italie, chaque matin, c’est le même rituel. Amadeo enfourche sa bicyclette pour venir lire l’horoscope à Don Palermo, un vieil aveugle qui l’a pris en sympathie. Jour après jour, une complicité nait et le Don commence à livrer son passé à son jeune lecteur. De son enfance dans un cirque comme montreur d’ours à son enrôlement dans la pègre, Don Palermo raconte tout et plus, jusqu’à l’amour interdit qui a bouleversé sa vie...
Dieu sait si les récits mafieux sont extrêmement codifiés depuis « Il était une fois en Amérique » ou « Les Affranchis ». C’est justement ce qui rend « La Peau de l’ours » très enthousiasmant, car Oriol & Zidrou se démarquent nettement du canevas classique des histoires de la pègre. Leur album fait rire dans des éclaboussures de sang, émeut avec un flingue sur la tempe et parle finalement plus d’amour que de vendetta.
Zidrou, champion de la bande dessinée familiale, est de plus en plus à l’aise dans le style réaliste, et signe des dialogues percutants comme jamais. Alors qu’Oriol s’inscrit dans le courant espagnol récent adepte d’une ligne anguleuse. Le fruit de l’association des deux auteurs est un des excellents livres de l’été.
(par Morgan Di Salvia)
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