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La bande dessinée discrète au Festival du livre de Paris 2024

Par Hippolyte ARZILLIER le 4 mars 2024                      Lien  
Le très attendu Festival du Livre de Paris se déroulera du 12 au 14 avril 2024 dans plusieurs espaces culturels parisiens, pour la dernière fois cette année au Grand Palais ephémère. C'est Romain Brethes, le spécialiste BD du Point, qui tient la barre de la programmation de la BD. Cette année, comme au Festival d'Angoulême, c'est le Québec qui est à l'honneur. Plusieurs événements sont dédiés au neuvième art, plus précisément, au rapport entre Littérature et Bande Dessinée. En voici le détail.

On l’aura compris, cette année aura été importante pour la bande dessinée québécoise. Une exposition face à l’Hôtel de Ville d’Angoulême en racontait l’histoire dans le cadre du FIBD, mais le festival du livre va plus loin : plusieurs conférences, rencontres et entretiens sont prévus au cours des trois jours pour ouvrir le lectorat français à ses amis d’outre-Atlantique.

La bande dessinée discrète au Festival du livre de Paris 2024
© Myriam Wares

On regrettera toutefois que cette mise à l’honneur ne concerne que très peu la BD : seule une rencontre traite exclusivement de bande dessinée québecoise : « Cultiver l’imaginaire », qui se tiendra le samedi 13 avril à 11 heures avec Guillaume Perreault et Rudy Spiessert. Ils étaient plus nombreux à Angoulême....

Guillaume Perreault et Rudy Spiessert
© Remi Allen / DR

Le 2e prix Gotlib

Heureusement, le prix Gotlib est là pour lancer les événements BD du Festival ! Pour sa deuxième édition, le prix portant le nom du célèbre fondateur de Fluide glacial sera remis le samedi 13 avril à 18h au Grand palais éphémère.

Qui sera le successeur de Manu Larcenet ? Pour le décider, Ariane Gotlib s’est entourée de huit célébrités pour récompenser un album humoristique dans la veine de l’œuvre de son père : Antoine de Caunes, Anne Depétrini, Clara Dupont-Monod, Thomas Dutronc, Richard Gotainer, Catherine Meurisse, Eddy Mitchell, Charline Vanhoenacker et Zep. Des jurés qui ont soit participé à l’élaboration d’une bande dessinée, soit déjà réalisé une critique, soit un rapport avec le monde de l’humour et de l’art en général. Voici la liste des nominés :

- Les Schtroumpfs - Qui est ce schtroumpf ?, par Tébo

- RIP, T. 6 - Album Eugène, Toutes les bonnes choses ont une fin, par Gaet’s et Julien Monier

- Testosterror, par Luz

- Tirez sur mon doigt, monsieur le président !, par Mo-CDM

- Wishlist T. 1, Mon démon favori, par Stivo et Ced

- Le grand incident, par Zelba

- Les indomptés - Lucky Luke vu par..., par Blutch (d’après Morris)

- L’encyclopédie du tennis - Tout ce qu’il faut savoir pour devenir un champion, par Grégory Panaccione

Une plus grande mixité culturelle

La BD se fait dicrète cette année, car elle n’est pas seule en scène : «  Lors des années précédentes, nous dit Romain Brethes, les événements exclusivement BD avaient déçu par rapport à ceux consacrés à la littérature « Young Adult » par exemple. D’où l’idée cette année, de mélanger les différents publics dans des plateaux multi-disciplinaires. »

Romain Brethes, le nouveau programmateur du Festival du Livre pour la bande dessinée
Photo : D. Pasamonik (L’Agence BD)

Le festival du livre Paris n’est pas le FIBD, certes, mais tout de même : plusieurs dates sont à retenir pour voir passer des stars, voire, des légendes du neuvième art.

On retrouvera ainsi Schuiten dans une conférence au titre étonnant : « Avoir du chien ». Il y reviendra, accompagné de Cédric Sapin-Defour et d’Ovidie, sur les rapports entre les hommes et leurs animaux de compagnie. Cette rencontre fait suite à l’une de ses dernières publications, Jim, où il raconte en dessin sa relation avec son chien récemment décédé.

Ovidie, Cédric Sapin-Defour et François Schuiten : un débat qui aura du chien !
© Olivier Roller / Ph. Matsas - Stock / DR

Dans l’ensemble, cette édition accorde une place importante à la question du vivant : pour ceux que cela intéresse, il y aura la conférence « La bande dessinée au secours du vivant » qui se tiendra le 12 avril à 18h au Grand Palais Ephémère, mais aussi un entretien avec l’auteur de La Saga de Grimr, Jérémie Moreau, fauve d’or 2018, sur une thématique ambitieuse : « Penser, raconter et dessiner le vivant ».

La bande dessinée au secours du vivant avec Jérémie Moreau.
Photo : DR

Ce ne sont pas les seules rencontres à traiter de sujets d’actualité : le 13 avril 2024 à 17h, on pourra assister à une conférence consacrée au dessin en Iran. On y retrouvera les auteurs de Femme, vie, liberté (Marjane Satrapi, Bahareh Akrami, Farid Vahid) ainsi que Mana Neyestani.

Femmes, vie et liberté en Iran avec Bahareh Akrami, Mana Neyestani Marjane Satrapi et Farid Vahid.
Photo : DR / Çà et là / Rahi Rezvani

Le 13 avril 2024, José-Louis Bocquet (Blake et Mortimer, Dargaud), Corentin Rouge et Fred Duval (Thorgal, Le Lombard), ainsi que Fabcaro (Astérix, L’Iris blanc, Ed. Albert-René) essaieront quant à eux de répondre, on se demande bien pourquoi, à cette question lancinante : « Les héros de BD sont-ils immortels ? » Ça tombe bien : la conférence a lieu au Palais Ephémère à 15h.

Quatre auteurs de BD qui ont le pouvoir de rendre les héros immortels : José-Louis Bocquet, Fred Duval, Fabcaro et Corentin Rouge.
© Cécile Gabriel / Chloé Vollmer / Christophe Guibbaud / DR

Dernière rencontre à ne pas manquer : une discussion avec le grand illustrateur jeunesse Claude Ponti et la chanteuse Pomme le 12 avril 2024 à 15h. Ce sera l’occasion d’aller voir de près un auteur très discret et dont les albums ont bercé l’enfance de plus d’un lecteur.

Quand la Littérature rencontre le neuvième art

On l’a donc compris : le Festival du livre de Paris, ce n’est pas que la bande dessinée : c’est aussi la littérature.

Et justement, deux conférences reviennent sur les difficultés liées à l’adaptation d’une œuvre romanesque en BD : d’abord, le samedi 13 mars 2024, le chanteur et romancier Gaël Faye parlera du travail réalisé pendant cinq années pour mettre en BD son roman récompensé par le Goncourt des lycées en 2016 Petit Pays. Il sera accompagné de ses deux complices dans cette entreprise, la scénariste Marzena Sowa et le dessinateur Sylvain Savoia.

Gaël Faye, Sylvain Savoïa et Marzena Sowa
© Charlotte Lapalus / Chloe Vollmer

Deuxième table ronde : pour fêter les 120 ans de la naissance de Simenon, à l’occasion de la parution récente de La Neige était sale (Ed. Dargaud), une adaptation d’un de ses « romans durs » par Yslaire et Fromental (une vidéo bientôt sur ActuaBD), ces derniers reviendront, accompagnés du fils de l’écrivain John Simenon et de Natacha Levet, spécialiste du roman noir français, sur l’héritage que constitue une œuvre si prolifique.

Jean-Luc Fromental, Natacha Levet, John Simenon et Bernard Yslaire, viennent parler de l’auteur de Maigret.
© Rita Scaglia / DR / Irene Medina / Laurence Erlich

En dépit d’une présence discrète du neuvième art dans la programmation québécoise du festival, les amateurs de bande dessinée ne seront donc pas oubliés dans cette édition : les événements sont variés et les thématiques abordées pertinentes.

Pour ceux qui n’ont pas l’occasion de s’y rendre, nulle inquiétude : ActuaBD sera là pour tout vous raconter. Quant aux autres, on espère vous y croiser !

XXXXX

DERNIERE MINUTE :

Au Pavillon québécois, le 13 avril à 15h00, aura lieu une rencontre entre Michel Rabagliati et Lolita Séchan intitulée : "De l’Île Verte aux Brumes de Sapa."

Michel Rabagliati et Lolita Séchan
Photo : La Pastèque et Vollmer Lo

Un numéro hors série du Journal de Spirou sera consacré au Festival du Livre et à la présence de Dupuis à l’événement.

(par Hippolyte ARZILLIER)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

FESTIVAL DU LIVRE DE PARIS
Au Grand Palais ephémère
Place Joffre, 75007 Paris
ACCÈS :
METRO : lignes 6, 8, 10 - stations Ecole Militaire / La Motte Piquet Grenelle
BUS : lignes 28, 80, 82, 86, 92
VELIB’ : stations n° 7111, 7018
PARKINGS : Joffre École Militaire / Grenelle / Champs de Mars
· Vendredi 12 avril : 9h – 20h
· Samedi 13 avril : 9h – 20h
· Dimanche 14 avril : 9h – 19h

✍ Jean-Luc Fromental ✏️ Yslaire ✏️ François Schuiten ✏️ Marjane Satrapi ✏️ Fabcaro France Festival du Livre de Paris 2024 🏆 Prix Gotlib de la BD d’humour
 
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20 Messages :
  • Vous indiquez des dates en février mais vous ne précisez pas l’année...

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 5 mars à  08:38 :

      Oui, étourderie corrigée.

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  • hihihi, j’apprécie votre humour , Hippolyte !!
    " à cette question lancinante : « Les héros de BD sont-ils immortels ? » Ça tombe bien : la conférence a lieu au Palais Ephémère à 15h."
    C’est un thème qui m’intéresse, je pense que la réponse appartient aux éditeurs (qui voient ce qui se vend), mais aussi aux ayant-droit (qui ont aussi leur mot à dire). Mais au final, c’est le public qui décide ! Ce sont les nouveaux "Jeux du cirque".

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  • Antoine de Caunes, Anne Depétrini, Clara Dupont-Monod, Thomas Dutronc, Richard Gotainer, Catherine Meurisse, Eddy Mitchell, Charline Vanhoenacker et Zep. Des jurés qui ont soit participé à l’élaboration d’une bande dessinée, soit un rapport avec le monde de l’humour.

    En quoi Anne Depétrini, Clara Dupont-Monod, Thomas Dutronc, ou Eddy Mitchell ont-ils un rapport avec le monde de l’humour (puisqu’à ma connaissance ils n’ont pas participé à l’élaboration d’une bande dessinée).

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    • Répondu par vainvain le 5 mars à  08:46 :

      Bonjour, en tous cas Eddy Mitchell est un immense fan de BD, et il a demandé notamment à Ralph Meyer de réaliser les jaquettes de certains de ses CD récemment

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      • Répondu le 5 mars à  10:16 :

        Eddy Mitchell est le scénariste de "Des Lilas à Belleville" dessiné par Ralph Meyer et publié chez Dargaud. Avant de devenir chanteur et acteur, il rêvait d’une carrière d’auteur de bandes dessinées.

        Répondre à ce message

        • Répondu le 5 mars à  13:30 :

          Il n’est pas scénariste, c’est un texte illustré, pas une bande dessinée.

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      • Répondu le 5 mars à  10:19 :

        Et avant ça à Jijé, Giraud, Morris... Mais bon, si il suffit d’être lecteur de BD...

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        • Répondu le 5 mars à  11:19 :

          Ben c’est surtout que l’organisation du Prix Gotlib a parfaitement le droit de choisir qui il veut pour constituer son jury, et notamment des personnalités qui étaient fans ou proches de Gotlib. C’est fou ces commentateurs qui veulent toujours faire la police des bons usages ici.

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  • Quand je lis les bds de Jérémie Moreau, j’ai l’impression de me faire crier dessus ce qu’il faut penser.

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    • Répondu le 5 mars à  13:42 :

      Personne ne vous oblige à les lire et vous pouvez encore penser ce que vous voulez. Pour ma part je ne les ai pas lues mais il dessine très bien.

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    • Répondu le 5 mars à  13:59 :

      S’il n’y a qu’en lisant les bds de Jérémie Moreau, vous avez bien de la chance.

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      • Répondu le 5 mars à  15:55 :

        Ohlala c’est devenu le choeur des réacs qui font ouin-ouin, ici.

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        • Répondu le 6 mars à  07:42 :

          Au contraire, c’est le terrier des progressssiiiiistesssss !!!!

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  • Je me permets de signaler que je participerai à la table ronde "Comment écrire l’esclavage ?" au salon du livre de Paris (12 avril, 16h, Grand Palais éphémère, scène Eiffel). J’y parlerai bien sûr de "Vingt décembre - Chroniques de l’abolition" (avec Tehem, chez Dargaud).
    C’est peut-être un peu maladroit de venir l’annoncer comme ça, veuillez m’en excuser par avance si c’est le cas !

    Répondre à ce message

    • Répondu par Hippolyte ARZILLIER le 6 mars à  14:24 :

      Bonjour !
      Merci pour votre message. Nous avons voulu aller à l’essentiel, mais nous rendons compte que nous sommes passés à côté de choses importantes... Si d’autres intervenants qui nous lisent sont dans la même situation, qu’ils nous le fassent savoir et nous ajouterons, comme nous comptons le faire avec vous, la date et le lieu de leur événement en fin d’article.
      Bien cordialement,
      Hippolyte Arzillier

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    • Répondu par Gina Vanilla le 6 mars à  20:25 :

      Cela semble intéressant comme sujet !

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  • Petite précision : au FIBD, le focus et l’exposition étaient sur la bande dessinée canadienne dans son ensemble, et pas uniquement le Québec, comme c’est le cas ici pour le Festival du livre de Paris.

    Répondre à ce message

    • Répondu par Hippolyte ARZILLIER le 6 mars à  14:26 :

      Bonjour !
      Merci pour votre commentaire. La tournure employée dans l’article est effectivement elliptique. Votre précision est donc plus que bienvenue.
      Bien à vous,
      Hippolyte Arzillier

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