À la fin du XIXᵉ siècle, Edith Womble, mariée à un médecin, vit à Londres. Fuyant son mari violent, elle traverse l’Atlantique pour une vie meilleure et s’installe en Californie. Devenue femme de chambre d’une famille que le lecteur présume riche, elle y fait la rencontre de Hans, charpentier de formation. Ledit Hans, rêvant de retourner dans sa région natale, le Klondike, convainc son amoureuse de partir pour le grand nord canadien où la découverte de gisements d’or déclenche une ruée vers le précieux métal.
Nouveau changement de décor pour l’héroïne. À leur arrivée, ils rencontrent Harkey, un ancien soldat de la guerre de Sécession qui les invite à partager sa concession, puis Dutchy Nodlon, apprenti écrivain et Michaël Dennin, orpailleur plus solitaire. Le groupe semble soudé malgré les personnalités bien différentes les uns des autres. Edith y trouve son bonheur, se liant d’amitié avec la tribu indienne des Shiwas.
Mais arrive l’hiver, son froid glacial et les loups affamés qui rôdent aux alentours du cabanon. L’engrenage fatal s’est mis en marche…
Cette histoire complète en un seul album est réalisée (scénario et dessin) par Dominique Monfery, auteur venu de l’animation. Réalisateur, scénariste (notamment de Croc blanc, en 2018, d’après le roman de Jack LONDON), storyboardeur et superviseur pour Disney, D. Monfery est également l’auteur de la série Tin Lizzie (2 tomes parus) et d’Evil road.
Avec Mortel imprévu, il propose une histoire sous haute tension, entre thriller et western. Dans les paysages sauvages d’Alaska, l’isolement ajouté à la cupidité de l’un des protagonistes vont pousser les deux survivants dans leurs derniers retranchements. Quid de la conscience morale et de la justice quand la survie est en jeu ? Portait d’une femme forte qui s’accroche à son humanité et qui cherche à être simplement heureuse, Mortel imprévu présente un monde de violences enfouies qui, soudain, éclatent. Qui, des hommes ou des loups sont les plus sauvages ?
Signalons par ailleurs que cet album se distingue par son traitement graphique : gros plans cinématographiques, changement de couleurs dominantes, planches muettes, nombre et forme des cases variables.
Bref, une histoire de 90 pages prenantes que le lecteur lit d’une traite jusqu’au retournement final… lui aussi imprévu !
(par Christian GRANGE)
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