Fort de sa longue expérience de « croque-mort », Guillaume Bailly a publié en 2014 un ouvrage original, qui a eu un certain succès, sur des enterrements pas comme les autres : bourdes familiales, situations gênantes, incidents techniques, demandes insolites... Jusque dans la mort, l’humain a des comportements qui peuvent décontenancer. Huit ans après – et après un deuxième tome en 2016 - Mes Sincères Condoléances est adapté en album, chez le même éditeur, avec une petite modification dans le titre.
Le métier de croque-mort (expression dont l’origine est expliquée dans le livre, et qui ne correspond pas à celle que l’on croit savoir) est probablement l’un de ceux qui essuie le plus de clichés : personnage lugubre, sourire obséquieux, se délectant du malheur des autres, l’employé des pompes funèbres n’a pas bonne presse. Reprocherait-on aux médecins de gagner leur vie sur le dos des malades... ? L’album ambitionne donc non seulement de réhabiliter un métier fort utile, mais aussi de mettre en exergue ses plus surprenantes dimensions, avec des anecdotes vécues ou rapportées, et certifiées 100% authentiques, comme cette fois où le tube Allumer le feu résonne en fond sonore lors d’une crémation...
La lecture ravira les amateurs d’humour noir. Les illustrations de Samuel Rimbault, aux teintes à dominantes bleues et grises sont, elles, bien vivantes, et dynamiques. L’album a également une dimension pédagogique, puisque l’on y apprend, avec force de jeux de mots, l’origine de la « mise en bière », du « corbillard », ou encore du « deuil ». Quelques exercices ludiques permettent même de s’amuser de la mort et – qui sait ? – susciter des vocations. Après tout, la mort est un métier d’avenir.
(par Damien Boone)
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