BD d’Asie

Please love me ! T10 - Par Aya Nakahara - Delcourt/Tonkam

Par Guillaume Boutet le 3 mai 2018                      Lien  
Enfin ! Après diverses mésaventures et un peu de fierté mal placée Michiko et Kurosawa vivent ensemble ! Un dernier tome qui prend le temps de conclure une série adorable, traitant avec humour du grand amour à trente ans, qui s’est avérée sur la longueur très attachante.

Difficile de dire avec exactitude quels sont les sujets abordés dans Please love me !, un josei manga [1] qui ne fait pas en soi preuve d’une grande originalité. De façon classique nous dirons qu’il s’agit de la rencontre de deux solitudes, de deux personnes ayant eu peu de chance en amour jusque-là, qui se révèlent donc relativement inexpérimentés et maladroits dans ce domaine.

Lorsque la série débute nos deux protagonistes se trouvent en couple chacun de leur côté mais pour de mauvaises raisons : Michiko, naïve en dépit de ses 29 ans, entretient un étudiant qui la ruine, tandis que Kurosawa sort avec quelqu’un qui l’a « eu » à force d’insistance alors que notre jeune homme est en réalité toujours amoureux de son amour de jeunesse… qui se révèle être la femme de son frère !

Bref dans les deux cas il y a quelque chose de pathétique tout en restant « mignon » dans leur immaturité. La série a ensuite progressé en amenant Michiko et Kurosawa à passer à autre chose, quittant ou se faisant quitter par leur petit ami, puis à se trouver à travers quelques péripéties classiques : difficultés professionnelles, histoires familiales ou encore avec un nouveau petit ami pour Michiko, idéal et gentil cette fois-ci, mais qui n’était pas le bon.

Please love me ! T10 - Par Aya Nakahara - Delcourt/Tonkam
© 2013 Aya Nakahara / SHUEISHA

La dynamique du couple reposa sur leur opposition de caractère : naïveté et manque de discernement pour Michiko, qui est dotée d’une étonnante passion pour la viande, sévérité et fierté pour Kurosawa qui aime jouer les méchants mais cache un cœur d’or. Cependant les deux se retrouvaient dans leur grande gentillesse, que Kurosawa n’assumait évidemment pas, et dans leur franchise lorsqu’ils étaient ensembles : s’appelant de noms d’oiseaux, se disputant sans cesse, se renvoyant les faiblesses et les failles de leur propre vie dans la figure.

En soi rien de très original mais la série a pu compter sur des dialogues et des relations très bien écrits, souvent très drôles et tendres, ainsi que sur des situations bien menées, faisant clairement avancer l’histoire à chaque fois, tout en gardant un ton général optimiste et joyeux, et des personnages très sympathiques et colorés.

Le récit n’a jamais versé dans le très dramatique tout en réussissant à mettre en scène de réelles difficultés, le plus souvent de l’ordre de la communication, puis en les surmontant comme lorsque Michiko doit à son boulot gérer la « paresse » de ses collègues plus jeunes et plus jolies ainsi qu’une nouvelle recrue, de son âge, sévère mais juste, qui n’a pas l’intention de faire le travail des autres. Une sous-intrigue « travail » simple mais particulièrement réussie dans sa justesse à exprimer les petits soucis professionnels du quotidien !

© 2013 Aya Nakahara / SHUEISHA

Il s’agit assurément d’une jolie série, qui devrait plaire à tout amateur de romance adulte mignonne et positive. Des personnages simples mais très vivants, à l’image du trait d’Aya Nakahara assez joli et expressif dans ses lignes claires.

Au Japon une suite a déjà débuté, ce qui peut toujours poser question sur les problèmes d’inspirations des auteurs, mais les dix tomes se suffisent en eux-mêmes. On pourra noter un avant-dernier tome laissant trainer un peu les choses avec un Kurosawa qui n’arrive pas à se décider à se déclarer, mais dans l’ensemble le manga se montre dynamique.

La force de la série repose finalement, au-delà des thèmes abordés, sur l’alchimie et la belle évolution du couple principal, adulte sans l’être totalement encore car à la recherche de leur place et d’une âme sœur, se jouant de quelques clichés : Michiko ne rêve que de bons steaks, tout en étant nulle en cuisine, mais heureusement Kurosawa, véritable cordon bleu, se retrouve bon gré mal gré très vite à lui préparer son petit-déjeuner et son dîner tous les jours (l’avantage d’être le propriétaire et le patron de son propre restaurant)… car comme le dit le dicton, l’amour passe parfois par l’estomac !

© 2013 Aya Nakahara / SHUEISHA

(par Guillaume Boutet)

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN : 9782413002703

Please love me ! T10. Par Aya Nakahara. Traduction Julia Brun. Delcourt/Tonkam, collection "Shôjo". Sortie le 17 janvier 2018. 192 pages. 6,99 euros.

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Please love me ! sur ActuaBD :
- Lire la chronique du tome 1.

[1Josei : désigne un type de manga ayant pour cible éditoriale des femmes adultes.

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