Plein ciel - Par Pierre-Roland Saint-Dizier et Michaël Crosa - Éd. (...)

Plein ciel - Par Pierre-Roland Saint-Dizier et Michaël Crosa - Éd. Ankama

Par Oussama KARFA le 30 novembre 2023

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Plein ciel - Par Pierre-Roland Saint-Dizier et Michaël Crosa - Éd. Ankama

Coup de théâtre dans le grand ensemble "Plein ciel", imaginé par Pierre-Roland Saint-Dizier et Michaël Crosa ! Alors que la routine y règne en maître, Émile Fernandez, l'un de ses habitants âgé de 78 ans, se jette du 17e étage.

Pourquoi avoir décidé de mettre fin à ses jours, deux ans jour pour jour après la mort de son épouse ? Dans l’immeuble d’Émile Fernandez, c’est l’incompréhension. Toutes les étapes du deuil sont mises en scène, de l’annonce du décès au journal télévisé à la nostalgie des bons moments passés avec le défunt, en passant par les dons de son chat Félix et de sa plante, le sentiment de culpabilité du voisinage, ses funérailles, puis les interrogations quant à la motivation de cette décision.

Plein ciel - Par Pierre-Roland Saint-Dizier et Michaël Crosa - Éd. Ankama

Ce suicide se veut aussi mystérieux pour les lecteurs, placés sous le point de vue du voisinage. Tout au long de l’ouvrage, quelques indices sur les potentiels motifs de cet acte et sur des secrets précieusement gardés par Émile sont dissimulés. Entre la mise en vente de son appartement, les objets qui y manquent, sa relation ambigüe avec Martine (sa voisine de palier), et le projet de réhabilitation du quartier, autant dire que toutes les pistes sont possibles. Peut-être que les souvenirs colorés en sépia apportent une réponse (on dit ça, on ne dit rien...).

Pour réaliser cet album, Pierre-Roland Saint-Dizier s’est inspiré de son enfance, vécue dans un grand ensemble de Mulhouse (en Alsace). « En écrivant cette histoire, j’ai évidemment éprouvé une certaine nostalgie pour cette époque révolue », a-t-il confié. En fin d’ouvrage, une brève présentation des personnages inspirés de ses anciens voisins nous aide à nous repérer, dans notre lecture.

Durant les deux ans et demi de création, la priorité a été accordée à l’authenticité. Les planches ont été soigneusement peintes par Michaël Crosa. Dans les bulles, les lettres scriptes et cursives se mêlent. Certaines pages sont consacrées aux fenêtres du bâtiment, de sorte à détailler la petite vie de chaque habitant.

Les auteurs proposent un album fort émouvant qui nous réconcilie avec les cités. Dans les 96 pages, il n’est pas question de délinquance, mais de partage, de complicité, d’amitié et de quelques commérages entre voisins... Comme dans toutes les résidences.