Une exceptionnelle couverture d’Astérix par Albert Uderzo aux enchères chez FauveParis

La disparition d’Albert Uderzo (1927-2020) il y a deux ans et une grande exposition au Musée Maillol ont rappelé à quel point son génie a rayonné sur la bande dessinée de son époque. Ses feux se prolongent encore aujourd’hui. Astérix fait partie des mythes de l’édition mondiale.

Aussi, quand la couverture originale de l’album Astérix : Le Grand Fossé, le premier album qu’il édite et réalise seul en1980, trois ans après la disparition du grand scénariste, une gouache sur papier contrecollé sur carton (format 35.5 x 28 cm), signée sur le passe-partout avec une trace de dédicace effacée à l’éditeur de Georges Simenon et de Raymond Aron, l’événement est d’importance !

« Un original d’une couverture d’Astérix est un trésor, dit le communiqué de la salle de vente. Combien de dessins peuvent se vanter d’être à ce point identifiables pour des dizaines de millions de personnes ? Chaque lecteur ou lectrice d’Astérix connaît par cœur les couvertures des albums qu’il ou elle a lus et relus. Icônes de notre culture populaire, elles sont comme un paysage familier. Nous les reconnaissons au premier regard. Nous y sommes chez nous. Uderzo concevait ces dessins originaux avec un soin infini, créant des compositions souvent en couleurs directes d’une grande force évocatrice. Il conservait la plupart de ces œuvres encadrées au mur de son bureau de Neuilly, comme un musée personnel. Sur les 33 couvertures d’Astérix qu’il a réalisées, il n’en existe qu’une poignée dans les collections privées… »

De fait, le grand fossé s’était creusé entre Goscinny, Uderzo et Dargaud et les auteurs d’Astérix avaient décidé de se lancer seuls dans l’édition notamment sous le conseil de leur ami Bernard De Fallois. La mort inopinée de René Goscinny avait contrarié mais pas annulé le projet, Uderzo créant les éditions Albert-René dont il concéda 20% des parts à la veuve du scénariste, Gilberte Goscinny.

Uderzo raconte : «  L’album terminé, je demande qu’il soit distribué par les Presses de la Cité, grande maison d’édition dirigée par un homme extrêmement courtois et professionnel, Bernard de Fallois [...] J’attends avec une certaine angoisse les résultats de mon premier album en solitaire. Chose inouïe, le chiffre de vente est extraordinaire : plus de deux millions d’exemplaires ! Je n’y crois pas ! Il dépasse tous ceux des albums publiés par Dargaud. […] Certains ont laissé entendre que ce scénario avait certainement été écrit par René Goscinny avant de disparaître ; c’est le plus beau compliment que l’on pouvait me faire ! »

Cette pièce exceptionnelle s’accompagne d’autres lots comme des albums originaux de Tintin, de Blake et Mortimer ou encore des dessins originaux de Jean-Claude Mézières. C’est pour samedi prochain.