BD d’Asie

Zipang T42 - Par Kaiji Kawaguchi - Big Kana

Par Tristan MARTINE le 11 février 2015                      Lien  
Avant-dernier volume de l’excellente série Zipang. Les fils se dénouent et la tension est à son comble ! L’acmé d’un chef-d’œuvre.

Zipang est certainement la meilleure série d’uchronie en bande dessinée. Pas uniquement en manga, non, en bande dessinée tout court. Les premiers volumes de la série nous plongeaient directement au cœur du sujet : au début des années 2000, un destroyer japonais, le Mirai, se dirige vers l’Amérique du Sud pour participer à des exercices militaires avec la marine américaine. Le navire est pris dans une tempête électromagnétique et se retrouve au plein milieu du Pacifique, le 4 juin 1942, c’est-à-dire à la veille de la bataille de Midway. Son armement est suffisant pour changer le cours de la guerre, et les marins du Mirai sont alors mis face à un dilemme : doivent-ils intervenir pour aider leurs grands-parents, représentants d’un Japon fasciste qu’ils rejettent, au risque de modifier leur passé et donc de potentiellement disparaître eux-mêmes en raison de l’effet-papillon ? Doivent-ils abréger la guerre en aidant les Américains à la remporter plus rapidement ? Doivent-ils rester en retrait des conflits jusqu’à l’armistice ? Jamais les paradoxes des voyages temporels n’auront été utilisés à aussi bon escient, rarement une réflexion sur les mécanismes de l’uchronie n’aura été poussée aussi loin. Peu d’autres ouvrages sont aussi intelligents, questionnant autant en profondeur non seulement le Japon contemporain mais aussi des questions beaucoup plus générales, comme le rapport que nous entretenons avec notre passé.

Zipang T42 - Par Kaiji Kawaguchi - Big Kana
Kadomatsu et Kusaka unis jusqu’au bout

Avec ce 42ème tome, bon nombre de questions posées trouvent enfin leurs réponses. Cet avant-dernier opus réserve quelques surprises et rebondissements, ce qui n’est pas étonnant quand on voit la maestria avec laquelle Kaiji Kawaguchi a mené son œuvre durant près de dix ans. Sa narration est un excellent exemple de la très grande maîtrise japonaise en la matière. Son dessin, très classique, est parfaitement lisible et met en scène de manière exemplaire des batailles complexes qui sont souvent confuses dans nombre de bandes dessinées représentant les deux conflits mondiaux.

Le Mirail en bien mauvaise posture

On attend donc avec impatience le coup final. Ce sera pour le 7 mai prochain. On a hâte d’enfin savoir, d’enfin comprendre comment l’auteur arrivera à clore cette incroyable épopée. Et pourtant, dès le 8 mai, ce sera fini, au bout de 43 volumes. 8200 pages pour aboutir à une œuvre aussi haletante qu’intelligente, à un récit qui représente ce que la bande dessinée fait de mieux, ça paraît beaucoup, mais c’est pourtant bien (trop) peu.

(par Tristan MARTINE)

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