Si les choix effectués par la revue peuvent se discuter, force est de constater qu’animer une revue grand public, luxueuse et en maintenir la parution de manière régulière et obstinée contre vents et marée relève sinon du sacerdoce tout au moins d’un certain courage éditorial.
Revue de combat dBD ? oui, si l’on considère l’acharnement avec lequel cette petite équipe s’attache depuis bon nombre d’années à défendre la BD, en laissant une belle place aux auteurs pour des entretiens denses et documentés et en consacrant un large espace à la présentation d’albums et des nouveautés.
Les combats de dBD ne se limitent pas à la primeur de l’info ou la chasse au scoop bédéphile. En revenant souvent opportunément sur des séries oubliées ou des auteurs disparus (bel hommage à André Geerts, le papa de Jojo dans ce numéro) injustement méconnus, les rubriques animées par l’incontournable Henri Filippini contribuent à un travail de mémoire important qui a toute sa place au sein d’une grande revue généraliste.
À l’heure où les magazines grand public se comptent sur les doigts d’une main, le travail de dBD s’il est loin d’être irréprochable reste précieux et mérite d’être soutenu.
Le dernier combat évoqué en couverture concerne le nouvel opus du Chant des Stryges à paraître chez Delcourt. L’interview du dessinateur Richard Guerineau resitue ce nouvel épisode avant de nous plonger dans une petite dizaine de planches, histoire de se mettre en bouche !
Cette méthode est appliquée aux quatre autres albums sélectionnés par la rédaction et présentés sous la rubrique « albums événements ».
En dehors des Stryges, dBD a donc retenu Julius du trio Dorison, Alice et Recht aux éditions Glénat ; la mort de Staline, de Robin et Nury ( Dargaud) Gaugin de Li-An et Laurence Croix (chez Vent d’Ouest )et Trois Christs de Mangin, Bajram et Neaud édité par Quadrants. Une formule qui a le mérite d’accorder une large place aux ouvrages défendus à l’aide d’un copieux entretien et d’un extrait de l’album permettant sans doute au futur lecteur d’appréhender ces nouveautés de manière plus concrète.
Faut-il s’étonner alors que cette sélection couronne surtout des séries « mainstream » et limite sans doute la découverte de genre et de style moins conventionnes ? L’abondance des informations du cahier critique répond en partie à cet inconvénient tant il est vrai qu’il est de plus en plus compliqué de faire le tour d’une actualité de plus en plus riche, diverse et multiforme.
Les combats de dBD continuent, restent nécessaires et parfaitement complémentaires d’une information souvent un peu volatile qui a tendance à submerger le bédéphile amateur.
(par Patrice Gentilhomme)
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