Il faut dire que le magicien de Northampton, 62 ans, ne s’est jamais arrëté et qu’il a donné au passage quelques chefs-d’œuvre au 9e art. De plus, son arrêt n’est pas brutal : "Il me reste encore 250 pages à écrire", déclare-t-il au quotidien britannique The Gardian : quelques pages de ses histoires sur la vie imaginaire de H.P. Lovecraft, Cinema Purgatorio avec Kevin O’ Neil avec qui il fera un second livre, un dernier Ligue des Gentlemen extraordinaires, quelques bricoles, et puis stop.
La raison ? "Je suis tombé dans la facilité dit-il. J’ en ai fait assez pour le médium. Je lui ai donné tout ce que je pouvais donner..." Il a peur de se décevoir, et son public par la même occasion. Il a envie de faire "des choses qu’il ne sait pas faire", comme un film, par exemple.
Il ne regrette en rien sa carrière passée au service du 9e art : "C’est un formidable moyen d’expression" dit-il. Mais il déplore quand même un peu ce que ce genre est devenu. On connaît sa thèse : la création de Batman à la fin des années 1930 était une idée révolutionnaire, mais c’est devenu aujourd’hui en tout et pour tout un produit de consommation qui ne l’intéresse plus guère. Comment lui donner tort ?
L’intègre, le généreux Alan Moore a d’autant plus raison qu’il n’a jamais failli dans sa carrière exemplaire, offrant une production éclectique, intelligente, l’une des plus érudites et des plus fertiles de sa génération. Qu’importe qu’il arrête, il nous reste tellement à lire, et à comprendre !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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En médaillon : Photo BBC - Capture d’écran.
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