Blue Beetle Infinite - Par Josh Trujillo & Adrián Gutiérrez - Urban Comics

C’est le schéma classique : à l’occasion cet été de la sortie du film Blue Beetle, Urban Comics a planifié sa propre sortie mettant en scène le super-héros en costume high-tech bleu. Et le choix s’est porté logiquement sur la mini-série publiée en début d’année aux États-Unis, qui avait d’ailleurs un peu le même but : profiter de la sortie du film pour relancer le personnage.

Pour Urban Comics, il s’agit du premier premier album en librairie de Blue Beetle. En effet, celui-ci reste peu connu en dehors des amateurs : nous avons davantage l’habitude de le voir lors des grands événements ou en tant que membre d’un groupe. Rappelons qu’il s’agit ici de la troisième version du personnage, datant de 2006 : Jaime Reyes, un adolescent porteur d’une armure polymorphe qui provient d’un symbiote extraterrestre, le fameux scarabée. Il fait suite à Dan Garret (1939), tirant sa force d’abord d’une substance chimique, puis d’un lien magique avec le scarabée, et à Ted Kord (1966), sans pouvoir mais se déplaçant à l’aide d’un vaisseau en forme de scarabée.

Ce volume [1] nous invite à redécouvrir Jaime Reyes, jeune latino, qui vient enfin de finir le lycée. Alors que ses deux meilleurs amis vont à la fac, Jaime tente toujours de concilier ses activités de super-héros avec sa vie personnelle, mais sans grand succès. Face à ses indécisions, ses parents l’obligent à passer l’été à travailler dans le restaurant de sa tante, tandis qu’au même moment une nouvelle menace extraterrestre le visant fait son apparition.

© DC Comics / Urban Comics

L’histoire de cette aventure s’avère globalement sympathique, mais sert avant tout à représenter l’univers et les personnages de Blue Beetle. En effet, notre jeune héros se révèle passif face à tous les ennuis qui lui tombent dessus. Et il lui faut l’autorisation de Batman à la fin pour finalement prendre les choses en main. Bref, un déroulement un peu trop en mode "Caliméro" au sein d’une intrigue relativement classique et prévisible.

Notons aussi un élément qui pourra interroger : la présence d’un vilain non-binaire [2], mais jamais présenté comme tel. On le remarque à l’utilisation du pronom "iel", que tout le monde use sans explication, alors que l’écriture incluse n’est pas utilisée. Ce qui implique que "iel" cohabite avec l’article "un" pour désigner le personnage. Des éléments de langage pouvant perturber un lecteur non-averti et non-familier avec la Théorie du Genre, et qui auraient sans doute nécessité une note de traduction.

Dans l’ensemble un album et une histoire sympathique, dans l’air du temps et qui constitue un bon point d’entrée au personnage. Ce n’est pas non plus la meilleure mini-série sur le troisième Blue Beetle, mais elle profite grandement du dessin d’Adrián Gutiérrez qui apporte un charme et une belle énergie à ces aventures d’un héros qui se cherche.

© DC Comics / Urban Comics