Taiki Inomata, membre du club de badminton, a eu le coup de foudre pour Chinatsu Kano, la star du club de basket de son établissement. Loin d’être un champion dans sa discipline, il considère qu’ils ne sont pas du même monde et se satisfait de l’apercevoir dans le grand gymnase où leurs clubs s’entraînent. Mais un jour, sa relation avec Chinatsu va prendre un tour totalement inattendu.
Débuté au Japon en avril 2021, dans le célèbre Weekly Shônen Jump, le manga de Kouji Miura compte dix tomes pour l’heure. Sur la forme il s’agit d’une comédie romantique scolaire relativement classique : tous les éléments du genre y sont présents et le déroulement ne déroge pas à beaucoup de règles bien établies.
Inutile également de passer sous silence le retournement de situation survenant à la fin du premier chapitre et qui structure le récit : Chinatsu s’installe chez notre héros car ses parents partent à l’étranger et les mères des deux protagonistes sont de bonnes amies du lycée. Tous les ingrédients sont là, mais au bout du compte, de quoi parle Blue Box ?
En effet, après la lecture de ces deux premiers tomes il n’est pas aisé de déterminer le propos de ce manga. D’abord, l’aspect sportif sert uniquement de toile de fond à l’enjeu sentimental et n’est pas creusé : nous ne voyons aucun match de l’héroïne et nous ne savons même pas à quel poste elle joue. Quant à notre jeune héros, aucune présentation du badminton n’est proposée, et des quelques matchs auxquels il participe, le lecteur ne voit que le début et la fin, sans réel enjeu dramatique.
Concernant l’aspect romance : les deux protagonistes semblent dès le départ si proche qu’un simple évènement pourrait aboutir à la confession. Ainsi, l’éternel statu quo apparait inévitable : la plupart du temps Taiki se pose mille questions sur les sentiments de Chinatsu tandis que celle-ci, indéchiffrable, alterne les sourires et les têtes pensives. Quant à la cohabitation, nous voyons à peine ce qu’il s’y passe.
Finalement, il reste un récit marqué par une certaine pudeur qui apporte un charme innocent à l’ensemble et en fait une lecture douce et plaisante. Nous sommes donc davantage dans un manga de tranches de vie, avec un fond de romance et de sport, où le défilement des activités des clubs sert à mettre en scène la grande question : qu’est-ce que l’amour ?
(par Guillaume Boutet)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
Blue Box T. 1 & T. 2. Par Kouji Miura. Traduction : Lilian Lebrun. Delcourt/Tonkam, Collection "Shônen". Sorties le 1er mars 2023 & le 26 avril 2023. 192 pages. 6,99 euros.