Elie Chouraqui et le héros du Louvre : une BD, puis un film (...)

Elie Chouraqui et le héros du Louvre : une BD, puis un film [PODCAST]

Lien

Elie Chouraqui, c’est le cinéaste que l’on connaît bien (Mon Premier Amour, Paroles et Musique, Les Marmottes, Les Menteurs, Harrison’s Flowers, Ô Jérusalem, l’Origine de la violence…), c’est aussi un romancier, un essayiste, un documentariste et… un auteur de bande dessinée. Ses débuts chez Soleil vers 2009 n’ont pas laissé une trace durable, peut-être parce qu’ils étaient mal accompagnés. Mais la BD, comme médium, comme moyen d’expression, comme porteuse de mémoire, le passionne. C’est pourquoi il a décidé de s’y remettre avec les éditions Glénat pour nous conter des histoires plus personnelles, où la petite histoire familiale rejoint la grande Histoire, avec sa grande hache.

Interview de Didier Pasamonik & Kelian Nguyen. Montage : Oussama Karfa

« Imaginez le grand-père parfait et vous verrez apparaître devant vos yeux l’image de Babi ». Tel est l’incipit de cette trilogie écrite par Elie Chouraqui qui raconte une histoire personnelle, familiale, que l’on ne connaissait pas : son grand-père, Babi Maklouf a fait partie de l’équipe qui a planqué, en mai 1940, rien moins que les chefs d’œuvre du Louvre.

Elie Chouraqui et le héros du Louvre : une BD, puis un film [PODCAST]

Évidemment, derrière cette histoire, il y a le conservateur Jacques Jaujard qui va sauver quelque 4000 pièces du pillage de l’ennemi, dont la Joconde. Jaujard a la technique puisqu’il avait déjà procédé au sauvetage des collections du musée du Prado pendant la Guerre civile espagnole… Depuis 1939, il avait commencé l’évacuation du Louvre… Ces collections, elles vont en grande partie passer par Chambord, puis Louvigny et l’abbaye de Loc-Dieu de Montauban. La Joconde arrive au printemps 1943 dans le Haut-Quercy dans le Lot. Elle restera dans le château de Montal au cœur de la vallée de la Bave sur la commune de Saint-Jean-Lespinasse pendant près de deux ans, jusqu’en 1944. C’est un périple exceptionnel qui, à lui seul, tient du roman.

Mais le grand père de Chouraqui, que vient-il faire là-dedans ? C’est un Juif marocain venu en France, pupille de la nation dont le père était mort pour la France pendant la guerre de 1914, et qui est gardien au Louvre. Quand Jaujard constitue ses équipages d’évacuation, il lui manque un chauffeur. Ce sera lui. Mais il impose de partir avec sa famille. S’ensuit un périple incroyable, quelquefois sous les tirs des Stukas nazis.

Le personnage principal est Elie Chouraqui lui-même, revenu précipitamment de son service militaire au chevet de son grand-père mourant. Ressort alors dans cet espace familial -les oncles, les tantes, les cousins…- ce récit de la vie de son grand-père dont il découvre à quel point il était un héros.

C’est très joliment dessiné par la dessinatrice italienne Letizia Depedri sur un scénario « conçu comme un film, mais jamais je n’ai eu l’impression que Letizia me volait les images que j’avais dans la tête, au contraire ! » nous dit Chouraqui qui a conçu cette BD en distanciel pendant le Covid et qui a rencontré la dessinatrice pour la première fois il y a quelques semaines.

C’est une histoire qui va se décliner en trois tomes donc et Elie Chouraqui prévoit d’en faire un film qui sera tourné dès janvier 2024 avec Kad Merad dans le premier rôle.