La jeune Aoko passe ses journées à plonger dans un lac perdu en forêt, oublié de la plupart des gens et desservi par un bus de campagne dont personne ne demande jamais l’arrêt. Il lui arrive tout de même d’avoir des visiteurs : une lycéenne en plein chagrin d’amour, un vieux policier divorcé ou encore un enquêteur d’une société d’assurance.
Chacune de ces rencontres apporte un regard différent sur le lac, dont le secret ne tarde pas à nous être révélé : en ses profondeurs se cachent les vestiges d’une petite ville qui a été submergée il y a une vingtaine d’années. Aoko y plonge régulièrement, poussée par un irrésistible besoin de retrouver quelque chose qu’elle a perdu.
Datant de 2011, le récit n’est pas spécialement compliqué, et finalement pas si mystérieux que cela : il s’agit avant tout d’une introspection. L’héroïne poursuit sa quête, en dépit de divers avertissements, avec un aspect didactique sur la plongée suffisamment développé pour rendre l’ensemble réaliste.
Avec ses personnages attachants, son mystère simple et efficace, et son héroïne volontaire, Icori Ando signe un joli récit, sur le fond et sur la forme, autour de la mémoire et d’un passé à jamais révolu. Une œuvre intrigante, mi-onirique et mi-réaliste, qui sonne juste.
(par Guillaume Boutet)
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Silent Blue. Par Icori Ando. Traduction : Essia Mokdad. Delcourt/Tonkam, Collection "Moon Light". Sortie le 6 mars 2024. 192 pages. 8,50 euros.
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