Comme tous les récits intimistes parus chez Ego Comme X, la part de vécu de l’auteur s’impose dans le récit. L’histoire tient en quelques mots : deux personnages, un jeune homme et une jeune femme, tous deux évoluant dans le milieu de la BD indépendante, se découvrent une grande proximité, une attirance mutuelle, en gardant une distance, pas toujours assumée. Au fil des pages, leur relation va s’enrichir, se compliquer, et également s’enliser un peu.
Pas facile de raconter cet espèce de marivaudage dépressif. Les personnages ne sont pas seulement maladroits et fragiles, leur vie semble plombée par la peur de l’échec, et un certain ennui.
Le récit repose entièrement sur les dialogues, très ancrés dans le quotidien, et sur un dessin nerveux et ébouriffé en noir et blanc. Lucas Méthé ne s’embarrasse pas de détails, en dehors des expressions des visages, qui focalisent l’attention à chaque case.
Si on s’attache aux deux principaux personnages, Lucas et Mélanie, on s’ennuie parfois, comme eux.La plus belle scène est probablement cet échange incroyablement chaste, en pleine nuit, pendant lequel chacun avance, puis recule, et la tension mêlée d’émotion est palpable. Toute la relation repose là, dans ce non-dit douloureux, cette impossibilité de laisser s’exprimer le désir physique.
Un album pas facile, mais forcément émouvant. Et totalement dans la ligne habituelle de l’éditeur. Il touchera en particulier les jeunes adultes.
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(par David TAUGIS)
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