Le Cosplay envahit le monde des ados et de leurs aînés, jusqu’aux plus petites bourgades américaines. Pour Annie et Verti, cette obsession du déguisement ultime se transfère dans des velléités créatives : cinéma, internet... D’une convention à l’autre, entre deux "like" sur les réseaux sociaux, le duo se gonfle d’espoir et rêve de célébrité au milieu des couleurs pimpantes de leurs vies virtuelles.
Tout en gardant un fond bienveillant envers ses personnages, Dash Shaw reste un observateur zélé de la solitude urbaine, des ambitions décalées. Il scrute la misère sociale comme personne. Ou plutôt comme Daniel Clowes, influence majeure [1]. L’épisode de l’errance nocturne d’un spécialiste de Tezuka tétanisé par l’obsession de l’échec atteint des sommets de noirceur sarcastique.
L’univers de Shaw tient aussi à ses contrastes : une touche de réalisme, des aspects presque naïfs, des moments en suspens autour de cases muettes... Le monde de l’enfance et des couleurs vives chassant la routine garde une place dans son inspiration. Le charme de l’album tient à ces quasi-oppositions. Comme si la réalité ne pouvait se supporter qu’entre passionnés se protégeant dans leur bulle.
(par David TAUGIS)
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[1] auprès duquel il s’excuse dans sa page de notes diverses en fin d’ouvrages, on se demande pourquoi...