Une jeune fille est sur le point de se faire agresser par une bande qui vient déjà de l’escroquer. Mais derrière la demoiselle menacée se cache en réalité Yû, un tueur efficace qui ne tarde pas à se débarrasser de ses agresseurs. Il travaille pour la pègre chinoise au Japon afin de retrouver les assassins de sa famille, en se travestissant et séduisant ses cibles. Pour parvenir à se venger, Yû dispose d’un indice : un tatouage de fleur de chrysanthème que le tueur arbore à l’épaule. Au cours de son enquête pour retrouver l’homme qu’il recherche, Yû est amené à éliminer plusieurs agresseurs de femmes.
La chorégraphie des mouvements et la variété des plans rendent les combats fluides. Accompagnées par l’utilisation des onomatopées et des lignes de vitesse, les scènes d’actions sont dynamiques et vivantes. Des cases opportunes dévoilent des scènes sanglantes de façon subtile comme une main ou un accessoire couvert de sang donnant assez d’informations au lecteur pour s’imaginer le reste.
Certains plans en contre-plongée donnent à la fois un air imposant et menaçant à Yû, qui soulignent sa dangerosité et sa stature d’assassin, et renforcent la vulnérabilité de sa victime. On pourrait aller plus loin en soulignant une forme de domination de Yû sur son agresseur, qui était censé être une victime à l’origine. Les rôles sont donc inversés en quelques images.
Akira Kasugai a créé une histoire baignant dans une ambiance années 80/90 retransmise dans tous ses détails. Il a notamment soigné les costumes et les coiffures des personnages.
La relation entre le héros et sa collègue Jing apporte une pointe d’humour à l’intrigue qui permet de souffler un peu entre les "missions" d’assassinat. Ces scènes apportent une certaine légèreté qui contrebalance l’ambiance crue et violente des exécutions. Ces interactions mettent également en avant un côté plus humain et plus expressif du héros qui masque sa véritable personnalité pendant son travail d’assassin.
Les mises en scène des combats réussissent à capter notre attention. Les plans sanglants ne sont pas excessivement utilisés mais ils réussissent tout de même à montrer la violence de l’univers de la mafia. Le soin apporté aux dessins des personnages et la fluidité des combats pousse à contempler les planches en profondeur. Suivre le jeune assassin dans ses missions qui mélangent séduction et enquête à un coté palpitant. L’auteur nous dévoile les motivations du protagoniste petit à petit, attisant notre curiosité. La fin de ce premier opus donne presque envie d’enquêter aux côtés de Yû pour résoudre son affaire...
(par Malgorzata Natanek)
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