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Eiji Otsuka dévoile les secrets du manga japonais au Toulouse Game Show

Par Tetsuya Ueda le 23 novembre 2013                      Lien  
Eiji Otsuka, scénariste de manga, vient au Toulouse Game Show le 30 novembre et le 1er décembre prochains pour animer un atelier de manga. Cet atelier ne se limite pas à apprendre à cette simple prestation : sa volonté est de créer un enseignement du manga à un niveau international.

Eiji Otsuka est scénariste de manga. Il a publié en France MPD Psycho et Kurosagi livraison de cadavres. Mais sa carrière ne se limite pas à cette seule qualité : il est aussi écrivain, critique, folkloriste et professeur au Centre international de recherche pour les études japonaises (International Research Center for Japanese Studies). Il enseigne également le manga dans plusieurs universités au Japon.

Son atelier au Toulouse Game Show, destiné aux personnes qui aspirent à devenir dessinateur de manga, consiste non pas à dessiner des mangas, mais plutôt à en apprendre le storytelling. Selon lui, il faut pouvoir maîtriser le storyboard pour mieux appréhender les caractéristiques de manga japonais, le dessin n’étant pas en soi déterminant. Il analyse donc des scénarios existants en compagnie d’une dessinatrice de son atelier.

Ce qui est essentiel dans la bande dessinée, on le sait, c’est le découpage et le cadrage. Otsuka considère qu’une case de manga peut être assimilée à un plan de cinéma, une planche étant le résultat du montage de ces plans. Il pense qu’il est possible d’expliquer la différence entre le manga japonais et d’autres bandes dessinées, comme la BD franco-belge et le comics américain en s’appuyant sur la méthode cinématographique.

Une école mondiale du manga

Il nous parle aussi de l’histoire du manga qu’il fait débuter dans les années 1920 pour ce qui est de son acception moderne. Il considère que le manga japonais est la résultante d’une alliance entre le style de dessin de Disney et de la théorie cinématographique du réalisateur russe Eisenstein, des créateurs importés au Japon dans ces années-là. Pour lui, Osamu Tezuka est un héritier direct de ce style d’avant-guerre (1931-45, pour le Japon), ce qui démythifie quelque peu l’image d’un Tezuka fondateur et "Dieu" du manga japonais actuel...

Le passage d’Eiji Otsuka à Toulouse s’inscrit dans son projet de constituer une sorte d’« École mondiale du manga » (sekai manga juku), qui a pour but de partager sa connaissance sur le manga avec tous ceux qui veulent en comprendre plus profondément sa pratique, quelle que soit son origine.

Il s’adresse en définitive à tous ceux qui aiment la bande dessinée sous toutes ses formes.

(par Tetsuya Ueda)

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4 Messages :
  • manga japonais

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 23 novembre 2013 à  10:35 :

      Ben non, justement. Cette prestation montre qu’au contraire, pour les Japonais, les mangas peuvent être pratiqués par tout le monde.

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      • Répondu par Bastien le 23 novembre 2013 à  18:42 :

        "Manga" = "bande dessinée". Ce qui donnerait : "Cette prestation montre qu’au contraire, pour les Japonais, les Bandes Dessinées peuvent être pratiquées par tout le monde." (sic)

        Cet auteur en montre une forme particulière, qui est très dynamique et très cinématographique dans un petit format, ce qui fait tout l’intérêt de ce stage, mais arrêtons d’opposer manga et BD !

        On aurait très bien pu proposer un stage "roman graphique", un stage "super-héros", un stage "BD fantastique", un stage "strip humoristique", un stage "BD de reportage", un stage "BD en 3D", etc... sans avoir à préciser le nom local donné à la bande dessinée.

        Urasawa, Ishii, Kobayashi, Taniguchi ou Matsumoto ont chacun leur style, certains très cinématographiques, d’autres non. C’est comme si on proposait aux japonais un stage "Franquin" ou "Tintin" en leur disant que c’était de la BD franco-belge.

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        • Répondu par ange bleu le 24 novembre 2013 à  12:18 :

          Je ne pense pas que souligner qu’il existe des particularités selon les pays (ou certains) dans la conception et la réalisation de BD constitue une forme d’erreur ou une volonté de ségrégation.

          Certes aujourd’hui les échanges culturels entre les pays n’a jamais été aussi fort et important, et c’est une bonne chose, mais signifier qu’il existe des particularités "historiques" me semble faire sens car s’il existe des points communs, il existe aussi des différences. L’un n’exclut pas l’autre et ce n’est pas nécessairement sous une forme d’opposition. Parler de différence ne signifie pas forcément vouloir opposer ou hiérarchiser les choses.

          Après je reconnais qu’il n’est pas toujours facile de définir une frontière qui satisfasse tout le monde car ce sont des frontières "diffuses". Néanmoins réfuter l’existence de ces frontières, c’est simplifier trop les choses je pense.

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