En guise d’ouverture, un jeune couple modeste rêve de visiter l’Exposition universelle de Londres. Cette obsession leur apparait pratiquement abordable grâce aux "Shilling Days", durant lesquels l’entrée ne coûte qu’un shilling [1], mais les oblige à quelques sacrifices. La mangaka enchaîne sur Eleanor Campbell, qui fut précédemment fiancée à William Jones, faisant une galante rencontre. Dans le dernier chapitre, on retrouve Tasha, jeune femme de chambre ayant travaillé dans la même maison qu’Emma, lors d’un week-end en famille.
Les principales qualités qui faisaient l’intérêt des premiers tomes n’ont pas disparu. La retranscription fidèle nous transporte directement dans l’Angleterre victorienne. Les planches sont toujours aussi belles et l’ambiance envoûtante. Comme de coutume, Kaoru Mori explore un parallèle entre les gens du peuple et l’aristocratie, leurs différences et leurs rapports. On y parle évidemment beaucoup de sentiments, sans jamais tomber dans la banalité, ni la niaiserie.
Mais, car il y a un "mais", ce huitième tome laisse un léger arrière-goût de déception. L’histoire d’amour supposée impossible entre William et Emma était le fondement des sept volumes précédents. Maintenant que celle-ci est conclue, ce prolongement dans la série paraît plus fade, moins captivant. L’opposition qui existait entre les rangs sociaux des deux amants était le sel qui relevait le met. Ici, le choc social n’est certes pas très loin, dans certains chapitres, mais manque tout de même pour donner de la saveur à l’ensemble.
Toutefois, en dépit d’un intérêt inférieur au premier cycle, cette suite "patchwork" n’en reste pas moins de très bonne facture. De plus, la mise en lumière de certains personnages secondaires de la série n’est pas déplaisante.
(par Baptiste Gilleron)
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[1] unité monétaire qui fut utilisée au Royaume Uni jusqu’en 1971. Sa valeur était d’un vingtième de livre.