Du côté de JC Menu, L’Apocalypse a eu lieu avant l’heure et on ne peut pas dire que cela ait bouleversé le climat éditorial de l’Hexagone, ni précipité le 48cc dans l’enfer.
Heureusement, Lapuss’ et Sti se sont jetés à l’eau pour nous livrer un déluge de gags. De quoi se payer une dernière bonne tranche de poilade avant que ne survienne (ou pas ?) cette fin du monde.
Trop occupé à glandouiller et à siroter du bourbon là-haut, Dieu a laissé ses créations se débrouiller toutes seules sur Terre. Et comme le lui demande sa gentille femme qui semble porter la culotte à la maison, il finit par jeter un oeil sur ce qu’il s’est passé pendant qu’il trainait en slip dans son transat. Force est de constater que c’est le bazar et qu’il a laissé passer de grosses boulettes, comme ce "Hitler", là. Seule solution pour résoudre tous les problèmes : détruire l’humanité. Dieu descend donc sur Terre et, après avoir forcé sur la bouteille, rencontre Noé dans des circonstances pas très glorieuses. Il lui confie alors l’importante mission de construire une arche pour sauver chaque espèce animale. Rien que ça !
Une nouvelle fois, Lapuss’ prouve qu’il est un véritable gagman. À grand renfort de situations saugrenues et de trouvailles bien senties, il revisite cet épisode de la Genèse d’une manière décalée, gentiment irrévérencieuse. En ressortent des demies-pages très drôles, sinon hilarantes. Dieu en prend pour son grade, accumulant les bourdes et les vices. Noé, lui, est bien plus simple et plus sage, son seul problème étant de se retrouver embarqué dans une histoire qui le dépasse. Deux personnages à la fois complémentaires et attachants, y compris dans leurs travers.
La complémentarité se fait aussi entre les auteurs de La Fin du monde. Sti, plus habitué à un humour qu’on appellera familial (avec ses séries telles que Les Rabbit ou La ferme !), se montre parfaitement à l’aise pour illustrer ces gags. Son style simple -dans le sens positif du terme- et reconnaissable apporte d’une certaine manière la touche de fraîcheur supplémentaire qui pourrait tout faire passer sans accroc. Le dessinateur ne s’embarrasse pas trop de décors quand ceux-ci ne sont pas nécessaires, et on ne lui en voudra pas puisque cela fonctionne et permet aux planches de respirer.
En bref, nous ne pouvons que vous recommander la lecture de cet album avant qu’il ne soit trop tard. Et, qui sait si l’on survit, les auteurs devraient nous prédire une autre Fin du monde. Croisons les doigts !
(par Baptiste Gilleron)
Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.
La Fin du monde T1 : le déluge - Par Sti et Lapuss’ - Éditions Paquet
Commander cet album chez Amazon ou à la FNAC
Les autres albums de Lapuss’ sur Actua BD :
Participez à la discussion