Aillith, une journaliste débutante venue d’Ecosse se présente au Daily Telegraph avec l’espoir d’y faire sa place de reporter. Son grand projet : prouver que les fées, ces créatures ailées qui prolifèrent à Londres enlèvent des humains. Rien que ça. Son atout : un ami d’enfance qui travaille à la police, enquêtant lui aussi sur le phénomène. Une rencontre capitale va permettre à Ailith de comprendre la réalité des fées, mais les conséquences vont largement la dépasser.
Parfaitement mis en forme, ce premier d’une série de quatre histoires indépendantes ne convainc pas sur tous les plans. Si le dessin et les couleurs mettent bien en valeur des personnages charismatiques, le scénario nous sert une version actualisée de La Ballade au bout du monde, classique d’il y a 40 ans (signée Makyo et Vicomte, au départ), avec un soupçon de mystique écossaise en plus.
Jul Maroh, toujours militant, tenait à intégrer à son récit des réflexions sur le genre et montre des relations sentimentales non binaires. Cela peut séduire ou agacer, mais c’est plutôt finement amené.
Reste le "décor" : ces fameuses années 1960, a fortiori anglaises, qui ont laissé dans l’histoire la formule "Swinging London". Après cette lecture, on les cherche encore. Hormis quelques éléments urbains et des tenues colorées (les fées se rapprochant des hippies de l’époque) pas une trace de musique ou d’événement culturel. Dommage, mais il reste encore trois tomes...
(par David TAUGIS)
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