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Je ne verrai pas Okinawa – Par Aurélia Aurita – Impressions nouvelles

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 2 octobre 2008                      Lien  
Sur le ton de la chronique, une amoureuse du Japon découvre avec effroi comment, imitant en cela les États-Unis. le délire sécuritaire s'est saisi de ce pays ces dernières années. Comparable à « Stupeur et tremblements » d'Amélie Nothomb, cet album renvoie une image un peu moins romantique du pays des mangas.

Dans les travées de Japan Expo, des compagnies de voyage vous offrent des séjours de rêve au Pays du Soleil Levant. Avec son « Produit National Cool » (les mangas), on a une image extrêmement positive de ce pays qui, sous bien des aspects, peut effectivement paraître séduisant. Mais pour Aurélia Aurita, une Française d’origine cambodgienne qui a le malheur de vivre une love story avec un auteur de BD français qui habite Tôkyô, l’enfer commence au moment où elle appose ses empreintes digitales sur une borne électronique de la police à l’aéroport de Narita.

Est-ce le livre de George Orwell, 1984, qu’elle a acheté entre deux avions à l’aéroport d’Hong Kong qui lui tourne la tête ? Possible, car à l’instant précis où un officier de la sécurité lui demande de le suivre, elle a l’impression d’être dans les griffes de Big Brother. En cause, son visa touristique de trois mois qu’elle reconduit de façon suspecte. Elle a beau répéter qu’elle est « mangaka », qu’à ce titre elle peut créer où bon lui semble et y passer le temps qu’elle veut, elle ne rencontre qu’incompréhension et suspicion. On découvre un Japon parano, en crise et voire parfois carrément agressif.

Le ton d’Aurélia Aurita est, comme à son habitude, vif et émouvant. Il y a de la Françoise Sagan dans cet auteure-là : une touche intelligente, sincère et éminemment féminine. Le dessin est à l’avenant, sans chichi. Il court au fil de ses idées et de ses sentiments parfois les plus intimes. Réellement, on ne s’en lasse pas.

Je ne verrai pas Okinawa – Par Aurélia Aurita – Impressions nouvelles
Je ne verrai pas Okinawa – Par Aurélia Aurita
Impressions nouvelles

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

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3 Messages :
  • Je ne verrai pas Okinawa – Par Aurélia Aurita – Impressions nouvelles
    2 octobre 2008 16:48, par Xavier Mouton-Dubosc

    Et surtout un Japon qui est accueillant mais xénophobe dans l’âme. L’étranger est bienvenu, mais pas pour y rester.
    Sans compter que c’est un pays qui adore tout ce qui est bureaucratique. Rien que les relations d’affaires avec de grandes entreprises Japonaises demande une certaine patience avant de commencer.

    Alors évidemment quand on ajoute la parano post-9/11...

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  • Je n’ai pas lu l’ouvrage mais c’est interessant de voir paraître un album "douche-froide" concernant le Japon fait par un auteur français. C’est le moment de contrebalancer l’euphorie ambiante concernant ce pays qu’on ne nous vend plus que sous forme de kawaieries lors des Japan Chibi Expo and co.

    J’espère juste qu’Aurelia aura eu l’intelligence de mettre son propos dans une perspective plus large : les règles concernant les visas temporaires et la suspicion qui peuvent découler de leurs accumulations se retrouvent dans quasiment tous les pays du monde. L’article ne nous en dit pas énormément sur ce sujet, c’est dommage...

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    • Répondu par Malo le 3 octobre 2008 à  15:04 :

      +1 avec Fred Boot

      Après "petit ours brun découvre les lois de l’immigrations japonaises", il faudrait qu’elle nous fasse "petit ours brun découvre les lois de l’immigration Française", elle verra que c’est encore "bocou plus crés crés dur !".

      Dommage pour elle qu’elle n’aie pas découvert Okinawa, c’est magnifique. :-P

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