Dans les travées de Japan Expo, des compagnies de voyage vous offrent des séjours de rêve au Pays du Soleil Levant. Avec son « Produit National Cool » (les mangas), on a une image extrêmement positive de ce pays qui, sous bien des aspects, peut effectivement paraître séduisant. Mais pour Aurélia Aurita, une Française d’origine cambodgienne qui a le malheur de vivre une love story avec un auteur de BD français qui habite Tôkyô, l’enfer commence au moment où elle appose ses empreintes digitales sur une borne électronique de la police à l’aéroport de Narita.
Est-ce le livre de George Orwell, 1984, qu’elle a acheté entre deux avions à l’aéroport d’Hong Kong qui lui tourne la tête ? Possible, car à l’instant précis où un officier de la sécurité lui demande de le suivre, elle a l’impression d’être dans les griffes de Big Brother. En cause, son visa touristique de trois mois qu’elle reconduit de façon suspecte. Elle a beau répéter qu’elle est « mangaka », qu’à ce titre elle peut créer où bon lui semble et y passer le temps qu’elle veut, elle ne rencontre qu’incompréhension et suspicion. On découvre un Japon parano, en crise et voire parfois carrément agressif.
Le ton d’Aurélia Aurita est, comme à son habitude, vif et émouvant. Il y a de la Françoise Sagan dans cet auteure-là : une touche intelligente, sincère et éminemment féminine. Le dessin est à l’avenant, sans chichi. Il court au fil de ses idées et de ses sentiments parfois les plus intimes. Réellement, on ne s’en lasse pas.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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