Né le 4 mai 1937 à Drogenbos près de Bruxelles, dans le Brabant flamand, Joseph Franz Hedwig Loeckx, alias Jo-El Azara, suit, après des études à l’Ecole Saint-Luc, un peu comme tous les dessinateurs flamands à l’époque, la filière du Studio Vandersteen qu’il intègre en 1953, travaillant sur le best seller flamand Bob & Bobette.
Il est ensuite, par l’intermédiaire de Bob De Moor, ami de Vandersteen et collaborateur d’Hergé, engagé aux Studios Hergé où il reste pendant sept ans. Il partage avec De Moor un trait « hergéen » un peu arraché à l’encrage, toujours clair et élégant. Là, il contribue aux albums de Tintin : L’Affaire Tournesol, Coke en stock et Les Bijoux de la Castafiore. C’est là qu’il rencontre son inséparable compagne, la coloriste Josette Baujot.
Spadassin du dessin, à partir de 1958, il collabore aux plus grands journaux de la presse BD de son temps : Tintin, Spirou, Pilote, Record…
C’est pour Tintin qu’il produit principalement entre 1958 et 1980, avec d’abord de courts récits d’Yves Duval intitulés La Principauté de Finckelstein (1961), tout en assistant Will pour la série Jacky et Célestin de Peyo publiée dans le quotidien belge Le Soir, puis Evariste Confus (1964) qu’il réalise seul, jusqu’à la création de Taka Takata (1965), un soldat japonais, antimilitariste, poète et myope dont il poursuivra les gags jusqu’à la fin de sa vie. Une douzaine d’albums en tout qui, en dépit de clichés sur le Japon qui étaient ceux de la génération d’avant les mangas, montre une véritable admiration pour l’esthétique et la culture du Pays du Soleil Levant.
C’est d’ailleurs dans ce même registre qu’il crée pour Spirou, toujours avec le secours de Vicq, le samouraï Hadada Surmamoto (1967), la même année que la série Gaëtan de Chateaubleu avec J. Chappuis dans Tintin. En 1969, Michel Greg lui confie la série Clifton créée par Macherot, le temps d’un épisode : Les Lutins diaboliques.
Parallèlement à Taka Takata, sa principale série, il multiplie les travaux graphiques pour la presse jeunesse (Record, Pilote, Chouchou…) et la publicité. En 1994, n’ayant plus le support du Journal Tintin, il publie lui-même ses albums sous le label Azeko, faisant bon nombre de festivals dans sa région et ailleurs.
De son dessin élégant, il a illuminé les pages des journaux de l’âge d’or. C’était aussi un monsieur charmant, toujours le sourire aux lèvres. Nos condoléances vont à ses proches et à ses amis.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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