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La Loi du 16 juillet 1949 a 60 ans

Par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 21 juillet 2009                      Lien  
Voici 60 ans que la « Loi du 16 juillet 1949 sur les publications destinées à la jeunesse » a été promulguée. Cette loi protectionniste a eu un impact considérable sur la bande dessinée francophone, et sur la bande dessinée belge en particulier.

Votée le 3 juillet 1949 par 422 voix contre 181 (communistes et apparentés), elle a été promulguée le 16 juillet 1949 après de longues discussions et quelques retournements politiques assez croustillants.

La Loi du 16 juillet 1949 a 60 ans
Fantask, avec les Quatre Fantastiques, interdit en 1969. La Loi de 1949 a pour but d’empêcher le retour de la BD américaine
(c) Marvel Comics

Il en résulta une « Commission de surveillance et de contrôle » présidée par un conseiller d’état et composée de membres, nommés pour deux ans, représentant six ministères, les enseignements public et privé, la magistrature, l’Assemblée, les mouvements de jeunesse, l’Union nationale des associations familiales et seulement six membres de la presse. Elle commença ses travaux en mars 1950.

Dans son article 2, la loi stipule que toute publication destinée à la jeunesse ne pourra comporter « aucune illustration, aucun récit, aucune chronique, aucune rubrique, aucune insertion présentant sous un jour favorable le banditisme, le mensonge, le vol, la paresse, la lâcheté, la haine, la débauche ou tous actes qualifiés crimes ou délits de nature à démoraliser l’enfance ou la jeunesse. »
Dans les faits, cette loi organise un protectionnisme principalement contre la bande dessinée américaine au grand dam de Paul Winkler, le créateur du Journal de Mickey et patron d’Opera Mundi, représentant en Europe des Syndicates américains. Opposant actif contre cette loi, il avait fait diffuser un mémoire auprès de chaque député de l’Assemblée Nationale dénonçant entre autres la politique de quotas qui la caractérisait.

1954 : Sirius envoie son personnage de L’Epervier bleu sur la Lune. Absurde ! dit la censure
(c) Dupuis/Sirius.

Ainsi, la presse jeunesse devait avoir son quota d’auteurs français (25%), de rédactionnel par rapport au nombre de bandes dessinées dans le journal. La Commission décidait si la moralité des publications était conforme à la loi. Son empire s’étendait également aux albums. Tous ces imprimés devaient faire l’objet d’un dépôt d’exemplaires au ministère de la justice qui les transmettait à la Commission pour « contrôle ».

Une action protectionniste réussie

Dame Anastasie réussit en quelques mois à réduire la part de la BD américaine à la portion congrue. Les bandes dessinées belges et italiennes étaient également en ligne de mire. Si ces dernières, à cause de leur ressemblance avec la BD américaine, se trouvèrent également réduites, en attendant d’investir avec succès dans les années suivantes les petits formats pour adultes, la BD belge en revanche, arriva à s’accommoder de ces contraintes.

Mieux, si l’on en croit Pascal Ory : en raison de ses origines catholiques et conservatrices, « l’associativité catholique », comme la surnomme l’historien, réussit à bâtir « une centrale culturelle, laïcisée et « modernisée » en direction d’un public conservateur clairement identifié mais qui ne revendiquait pas spécialement son attachement confessionnel [1]. Il n’est pas anodin de constater que le diffuseur des éditions Dupuis jusqu’en 1984 est Fleurus Presse, organe de l’UOCF (Union des œuvres catholiques de France). Mitacq, le dessinateur de la Patrouille des Castors (scénario de Charlier), déclarait à Hop ! que si sa série fut publiée dans Spirou, c’était pour complaire à la fameuse Commission de la Loi de 1949.

Dans Hors-la-loi, Morris raconte la mort de Bob Dalton. Cette version fut censurée par Dupuis, soucieux de complaire à la Commission
(C) Dupuis

De son côté, l’hebdomadaire Tintin se pourvut en 1948 d’une édition française éditée par un certain… Georges Dargaud. Elle montra patte blanche à la Commission en affichant d’entrée son quota d’auteurs français comme Jacques Martin, Tibet et Jean Graton, tandis qu’Étienne Le Rallic affichait en couverture le portrait du Maréchal Leclerc, le libérateur de Paris lors de la Seconde Guerre mondiale.

Thierry Crépin ne manque pas de son côté de signaler la montée en puissance des bandes dessinées éducatives dans ces publications, en particulier dans le domaine historique, puisqu’elles passent de 1949 à 1954, de 24 à 39% du contenu de l’hebdomadaire Spirou et de 40 à 66% de celui de Tintin [2] ! La moralisation de la bande dessinée bat son plein dans les années 1950.

Censure et auto-censure

1952 : Franquin reçoit un avertissement pour le Marsupilami, "créature absurde".
(C) Franquin, Dupuis.

La Commission donna des coups de ciseaux dans quelques-uns des grands classiques belges : Dès 1950, plusieurs titres des éditions Dupuis, comme L’Épervier bleu et Buck Danny, sont sanctionnés. Au premier, on reprochait l’idée saugrenue d’envoyer des humains sur la Lune ; au second, de faire combattre ses héros en Corée ! En 1952, dans Hors la Loi, Morris racontait la fin de Bob Dalton dans son historique crudité.

Le grand auteur français Chott est accablé de procès. Son crime ? Dessiner des westerns et de la science-fiction
(C) Chott

Dupuis la censura. La même année, la Commission émit un avertissement en découvrant le Marsupilami dans Les Voleurs du Marsupilami de Franquin car «  cette créature absurde et imaginaire pousse des cris inarticulés ». En 1955, ce sont Blake & Mortimer » qui sont visés dans L’énigme de l’Atlantide ; Jacobs est prié de modifier une « image cauchemardesque ». Lucky Luke contre Billy The Kid de Morris (1962) est inquiété au nom de la « moralité » (Billy suçait un revolver en guise de biberon), Boule & Bill N°2 de Roba(1963) pour « cruauté envers les animaux », Gil Jourdan et le gant à 3 doigts de Maurice Tillieux (1966) pour « racisme », Alix et la Griffe noire de Jacques Martin (1965) pour « incitation à la violence », etc [3].

Les classiques français n’étaient pas en reste comme Chott à qui l’on reprochait d’avoir fait paraître « …une suite ininterrompue de scènes de meurtre, de pillage, de violences de toutes sortes… » [4]. Son crime était d’avoir dessiné du western et de la science-fiction.

1964 : le courant répressif décline

Puis arrivent en 1964 Hara Kiri et Barbarella et avec eux la bande dessinée adulte. La Commission ne sait plus où donner de la tête et le combat se mène pied à pied dans les prétoires. Il faut dire que la loi devient prétexte à la censure la plus obtuse. On l’utilise pour interdire Hara Kiri Hebdo (1971) sur ordre de l’Elysée, puis pour censurer Charlie Hebdo et des dizaines d’autres journaux et albums de bande dessinée. Avec le temps, les condamnations devinrent de plus en plus anodines et une certaine permissivité d’installa à partir des années 1980.

Ces dernières années, la censure est plus souvent le fait d’une auto-censure que d’une action juridique. Mais cette loi scélérate qui n’a jamais été abrogée est toujours là, tapie dans l’ombre, prête à servir…

(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))

Cet article reste la propriété de son auteur et ne peut être reproduit sans son autorisation.

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Code EAN :

En médaillon : Dame Anastasie par André Gill.

[1Ory, Pascal in Crépin, Thierry et Groensteen, Thierry [Dir.], On tue à chaque page ! La loi de 1949 sur les publications destinées à la jeunesse, éditions du Temps/Musée de la bande dessinée, 1999.

[2Crépin, Thierry, Haro sur le gangster ! La moralisation de la presse enfantine 1934-1954, CNRS, 2001.

[3Cf. Joubert, Bernard et Frémion, Yves, in Images interdites, Syros, 1989.

[4Joubert et Frémion, idem.

 
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18 Messages :
  • La Loi du 16 juillet 1949 a 60 ans
    21 juillet 2009 11:10, par Domfouch

    Juste une petite remarque au passage : le mensuel Fantask n’a pas pu être censuré en 1967 (Comme indiqué dans la légende de la photo) vu qu’il n’existait pas encore ! C’est au numéro 7 d’Août 1969 que la censure a frappé, frustrant cruellement toute une génération de gamins passionnés dont je faisais évidemment partie !

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 21 juillet 2009 à  11:34 :

      Vous avez évidemment raison, nous avons corrigé cette faute de frappe. Le titre s’est arrêté en août 69 à son septième numéro.

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      • Répondu par Michel Dartay le 21 juillet 2009 à  16:00 :

        Un anniversaire inattendu pour une sinistre loi, qui eut toutefois le mérite de protéger les marchés francobelges de la dominance culturelle américaine. les incitant à développer d’immenses talents créatifs au Lombard et chez Dupuis.

        Pour revenir au cas particulier de Fantask, je voudrais préciser que la censure sévissait à deux niveaux. L’officielle avec l’arrêt de parution à son septième numéro, et l’interne auparavant. Quand on consulte les équivalences Comics VO-Comics VF, on se rend compte que plusieurs épisodes de Spider-Man ou des Fantastic Four furent simplement oubliés par les gens de Lug. Simple oubli ? Ils mettaient parfois en scène des personnages susceptibles de traumatiser les jeunes lecteurs de l’époque (comme the Lizard), mais l’on retrouve bien plus tard ces épisodes dessinés par Ditko et Kirby dans les récentes Intégrales panini.

        Egalement bizarre, le remontage de plusieurs pages des épisodes du Silver Surfer, notamment celles avec le Haut-Seigneur : des cases entières ont été supprimées dans Fantask (comme par hasard les plus violentes de l’époque), certains monstres ont été effacés, voire aseptisés (on leur a notamment limés leurs redoutables canines de fauves !!).

        Tout cela ne change rien au fait que Fantask eut l’avantage de présenter les super-héros de Stan Lee et ses amis. Et je reste toujours admiratif devant le remarquable travail de l’imprimeur de l’époque !

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  • La Loi du 16 juillet 1949 a 60 ans
    21 juillet 2009 12:27, par Jean-Charles Lajouanie

    Bonjour,

    Bravo pour ce papier très intéressant sur cette fameuse loi.

    Jean-Charles Lajouanie
    Directeur des rédactions
    Disney Hachette presse

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  • La Loi du 16 juillet 1949 a 60 ans
    21 juillet 2009 20:34, par Michel Dartay

    Didier tu as écrit (faute de frappe)
    Le grand auteur français Schott (au lieu de Chott bien sûr).
    Un détail, mais bon....
    A + !

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  • La Loi du 16 juillet 1949 a 60 ans
    22 juillet 2009 19:01, par Philippe Roure et Jean Depelley

    Bonjour,

    Nous nous permettons de laisser un message concernant cette discussion, car nous venons de réaliser un documentaire qui s’intitule "Marvel 14 : les super-héros contre la censure". Ce film de 26 mn est produit par Metaluna productions qui produit en parallèle une fiction, un polars, intitulé "M14", centré autour d’une annonce parue sur internet et qui propose de vendre un exemplaire du Marvel 14. Des collectionneurs insolites vont s’intéresser à la transaction. Un teaser est visible à cette adresse :
    http://www.silenziofilms.com/Silenzio_film/Teaser_M14.html

    Le documentaire se consacre lui au Marvel 14, numéro mythique que certains collectionneurs disent posséder... Nous avons rencontré des anciens des ateliers Lug, Madame Claude Vistel (responsable de publication des éditions Lug), Bernard Joubert, spécialiste de la censure, Jean-Pierre Dionnet, entre autres...
    Présenté comme une enquête, ce film consacre donc également une grande partie à la loi du 16 juillet 1949 et à la censure exercée à l’époque sur ces super-héros jugés "traumatisant pour la sensibilité juvénile"...

    Ce documentaire sera projeté en avant-première dans le cadre du Festival L’Etrange Festival qui se déroulera à Paris du 4 au 13 septembre 2009 (www.etrangefestival.com).
    Un article y sera consacré dans le numéro d’août du magazine Comic Box.
    Vous pouvez aussi retrouver plus d’informations sur les fanpages Facebook consacrées au 2 projets (voir liens sur le site de Silenzio Films) et sur les sites :
    www.metalunaproductions.com
    www.silenziofilms.com

    Cordialement,
    Philippe Roure et Jean Depelley, réalisateurs

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  • La Loi du 16 juillet 1949 a 60 ans
    26 juillet 2009 12:54, par Jyache

    Encore une faute de frappe : "Le gang à trois doigts" au lieu de "gant à trois doigts" !

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  • La Loi du 16 juillet 1949 a 60 ans
    27 juillet 2009 14:11, par Julien

    Il me semblait aussi pour "Boule & Bill", une des raisons de la censure : il était inconcevable de voir un enfant et chien plus intelligent et malin que ses parents. à vérifier ...

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  • Protectionnisme ? Mon oeil !
    31 juillet 2009 11:55, par Kamil Plejwaltzsky (Zoo le mag)

    Je tiens à apporter quelques précisions à l’article plus haut et quelques doutes aussi.
    Dans le premier paragraphe de l’article, l’auteur semble minimiser le rôle du parti communiste dans la mise en place de la commission de surveillance et de contrôle des publications destinée à la jeunesse, en soulignant l’opposition du parti communiste et apparentés (?) au vote de la loi N°49.956, du 16 juillet 1949.

    Je suis assez curieux de connaître les sources de Didier Pasamonik sur ce point. Il est connu que les Francs et Franches Camarades, organisation d’obédience communiste fut l’un des acteurs des plus entreprenants de la censure. Dans de nombreux cas, les plaidoyers des Francs et Franches Camarades pour demander l’interdiction d’une œuvre valaient par leur contenu ceux des mouvements d’extrême droite : les valeurs invoquées, les griefs, l’argumentation et parfois le type de cibles elles-mêmes étaient identiques… Le « Dictionnaire des livres et journaux interdits » de Bernard Joubert fourmille d’exemples allant dans ce sens.
    On peut s’interroger sur la tolérance de la commission à l’endroit de « Rahan », imitation préhistorique de « Tarzan » publiée dans le périodique communiste « Pif », dont les aventures sont émaillées de seins nus, de cris bestiaux, de scènes d’une rare violence, etc…
    Pourquoi ces récriminations adressées en leur temps à l’homme de la jungle ne furent jamais adressées à l’ersatz des âges farouches ?
    À en croire l’argumentation du texte, la hargne des censeurs envers les titres Anglo-Saxons, Belges ou Italiens se justifiaient par une volonté protectionniste.
    C’est oublié bien vite que jusqu’au milieu des années soixante, la production de bandes dessinées Françaises était tout simplement anecdotique — voir insignifiante —, pour subir les foudres des censeurs. Didier Pasamonik en convient lui-même, avec l’explosion de la production hexagonale, la censure ne sut plus où donner de la tête [sic]. D’ailleurs pour quelles raisons la commission aurait été tolérante et protectionniste un temps, et puis subitement aurait multiplié les pressions (voir le cas de « Métal Hurlant », par exemple) ?
    L’historique des interdictions, détaillé dans l’ouvrage de Bernard Joubert, montre que dès le début de sa mise en place, la commission sanctionna beaucoup d’ouvrages hors bande dessinée : des romans (« Pour rire » de Frédéric Dard,…), des revues (« Qui, Détective ? »,…) et des livres (« Formes » de Brassaï,…). Toutes ces œuvres utilisaient du matériel ou étaient signées par des auteurs Français. Ces centaines d’interdictions causèrent un grand préjudice à notre patrimoine et (sans être cynique) à notre économie. Il est donc manifeste qu’aucune justification autre qu’idéologique ou despotique n’ont motivé les censeurs.

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    • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 31 juillet 2009 à  13:18 :

      Vos précisions sont des imprécisions, mon cher Kamil. Rien n’est plus précis qu’un vote. Et le fait est que les Communistes ont voté contre une Loi dont ils ont été parmi les principaux facteurs (et même acteurs quand il s’est agi de l’appliquer).

      C’est d’ailleurs le sens des termes "après de longues discussions et quelques retournements politiques assez croustillants" que je n’ai pas manqué d’ajouter à la fin de la phrase.

      La référence ? Précise, la voici : "Mickey Go Home ! La désaméricanisation de la bande dessinée (1945-1950)" de l’historien Pascal Ory". Article que vous trouverez dans l’ouvrage"On tue à chaque page !", dument référencé dans mon article. Plus de précisions ? Page 80, ligne 4 de l’ouvrage.

      Toutes vos considérations et les exemples que vous donnez sont périphériques à la thèse de mon article qui explique comment cette loi protectionniste et liberticide a paradoxalement favorisé l’introduction réussie de la bande dessinée belge en France, chose que Pascal Ory, souvent perspicace, avait déjà bien identifée lors de la première publication de son article pionnier en octobre 1984 dans la revue d’histoire Vingtième Siècle.

      A la lecture de son article, vos doutes seront certainement levés, cher collègue.

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      • Répondu par Didier Pasamonik (L’Agence BD) le 2 août 2009 à  10:49 :

        C’est oublié bien vite que jusqu’au milieu des années soixante, la production de bandes dessinées Françaises était tout simplement anecdotique — voir insignifiante —, pour subir les foudres des censeurs.

        Je ne peux pas non plus laisser passer cette phrase là. Entre la presse Bayard, la presse Fleurus, Vaillant-Pif, les publications dans la presse quotidienne (Opera Mundi, France Soir...) et même Mickey, dont les tirages étaient bien plus importants que Tintin et Spirou, la presse Marijac, la SFP, la création de Pilote en 1959, Hara Kiri et Charlie Hebdo, les "petits formats" de Lug, puis Glénat, Fluide, Métal Hurlant et Cie, la BD française a été d’une vitalité remarquable à partir de 1950. Elle a juste changé d’époque.

        Sans compter leur combat contre la censure : Barbarella, Hara Kiri et Charlie Hebdo, la presse Elvifrance, Glénat même... Ils ont tous allés au front contre cette commission.

        Votre conception de l’histoire est courte, Kamil.

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        • Répondu par Karzan le 5 août 2009 à  07:04 :

          En effet, il me semble important de bien resituer la question de la censure et de la loi de 1949 dans les différentes périodes de son application.
          Bernard Joubert a publié en 2008 un "Dictionnaire des livres et journaux interdits" voir http://dictionnaire.joubert.free.fr/
          Vous trouverez également de très nombreuses informations sur le sujet de la censure des éditions Elvifrance (BD pour adultes) sur la page http://poncetd.perso.neuf.fr/CENSURE/EF_CENSURE.htm du site consacré aux BD Elvifrance http://poncetd.perso.neuf.fr/Index.htm

          Voir en ligne : http://poncetd.perso.neuf.fr/CENSUR...

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        • Répondu par Kamil P (Zoo le mag) le 21 décembre 2009 à  12:38 :

          Les trois quart des titres que vous citez sont soit Belges, Américains, Italiens ou sont postérieurs aux début des années 60... Hara Kiri par exemple. Pif, en plus était un organe du PCF...
          Vous devriez relire mon propos et celui de Didier Pasamonik, plutôt que de réagir de façon primesautière...

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      • Répondu par Artisan le 12 août 2009 à  00:23 :

        Oui, l’article me rappelle que l’on lisait lug évidemment pour son côté provocateur et décoiffant américain (mes parents jetaient les Mickeys aux poubelles quand ils les repéraient sous mon lit...)
        L’aspect politique était encore loin de nos pauvres préoccupations enfantines cependant, et il n’est pas inutile donc de revenir - au risque de paraître un peu relou - sur le rôle communiste. Mais avec des nuances cette fois... (Dieu sait pourtant si moins coco que moi tu meurs)

        Arte vient de faire paraitre un documentaire sur les 47 bases américaines en France imposées par "paléobama" (FDR - the original) après la guerre... et sur les publicités communistes contre le coca. US GO HOME !

        On constate qu’à la culture, le cinéma fut bien plus touché par la haine anti-américaine que le reste de la création, mais s’agissait il de vil protectionnisme stupide et communiste seulement ?

        Hélas non, le rusé Roosevelt avait manoeuvré un coup de génie (et de propagande) avec son scandaleux plan Marshall, lequel finit d’établir le dollar comme devise hégémonike, et comme outil fabuleux d’appauvrissement du reste du monde ! L’un de ses pilliers diaboliques était la préférence obligatoire à donner aux productions cinéma américaines.

        Les communistes à la botte de Staline l’ont senti malgré leur réticense légendaire à comprendre les problèmes économiques en général... et ont réagit par la censure bête et méchante.

        Mais la où je ne suis pas d’accord : malgré l’apparence de bilan soi-disant euphorisant de cette censure des Comics on peut se poser des questions sur les autres (vraies) raisons de l’explosion créative européenne en BD... tant il est clair en effet que Morris Roba etc... s’inspiraient de la culture US en dépit de son discrédit et non tellement de l’esprit soviétique.

        Je ne citerai pas d’étude scientifique mais théoriquement
        il conviendrait vraiment de formuler la situation autrement :

        Ce serait l’amour et l’espoir de la liberté après guerre qui a stimulé les jeunes talents, et les a poussé à transcender les barrières de la censure pour suivre le modèle (un peu illusoire) de rêve américain malgré le fond de dictature.

        Répondre à ce message

        • Répondu par Frédéric Goudon le 24 novembre 2010 à  07:24 :

          Je signale que Roosevelt est mort en 1945 et n’a pus voir la victoire sur Hitler et Hiro Hito. Le plan d’aide économique américain qui à permit à une Europe en ruine d’éviter une longue période disette à lui était décider après guerre.

          Quand au ’’bien fondé’’ de cette loi, vu que malgré la censure, la jeunesse à eu mai 1968 et babacool, on peut dire que son impact sur la société en général à était nul et non avenue :)

          Répondre à ce message

    • Répondu par Olivier Douard le 10 avril 2010 à  09:44 :

      Je découvre, un peu tardivement sans doute mais ce sont les joies des forums asynchrones,ce message. Je ne sais pas ce qui vous fait affirmer que les Francs et franches camarades étaient une organisation "d’obédience communiste". Fondés en 1944 par les Eclaireurs de France et la Fédération française des éclaireuses (donc le scoutisme laïque), ils sont dans les années d’après guerre en concurrence avec le mouvement d’enfants analogue proche du parti communiste qui se nomme les Vaillants et Vaillantes. Le nom Francs et Franches Camarades peut être trompeur, il fut trouvé par William Lemit (EDF)au sortir de la guerre, alors que les valeurs qui lui semblait importante à promouvoir était la franchise et la camaraderie. La présence de militants communistes dans cette organisation est indubitable, comme celle de bien d’autres militants appartenants à d’autres partis, syndicats ou associations, voire le plus souvent n’ayant aucune affiliation par ailleurs.
      Olivier Douard, sociologue, Leris

      Répondre à ce message

  • La Loi du 16 juillet 1949 a 60 ans
    6 janvier 2017 19:31, par AZ

    Hey-hey
    Juste, un truc qui me fait tiquer
    "Ainsi, la presse jeunesse devait avoir son quota d’auteurs français (25%), de rédactionnel par rapport au nombre de bandes dessinées dans le journal"
    Vous le sortez d’où le 25% ? Parce que, dans la loi, il n’y a pas de quota. Ca a été réclamé par les communistes et d’autres associations (notamment d’illustrateurs français), mais ça n’est pas passé, craignant que la même chose soit appliquée pour les publications d’origines françaises à l’étranger. Alors certes, la loi a conduit à ce que moins de bande-dessinées américaines soient publiées, parce que les éditeurs et les rédacteurs n’étaient pas idiots et savaient que pour adoucir la Commission il valait mieux fonctionner avec les illustrateurs français.
    Donc il n’y a pas d’obligation de quota, -ou détrompez-moi - ou alors de façon tout à fait informel. C’est déjà une loi (de m*rde) assez mal connue et taxée de censure (ce qui est faux juridiquement, la censure se fait a priori, or la Commission agit a posteriori- sauf pour les publications d’origines étrangères). Elle a certes fait du mal à la littérature jeunesse, mais lui rendre justice en ne l’accablant pas de chose erronée serait déjà bien.
    Cap’tain vérité anecdotique

    Répondre à ce message

    • Répondu par Liaan le 9 janvier 2017 à  19:00 :

      Bonsoir
      L’affaire d’un minimum de rédactionnel ?
      Je crois me souvenir d’une affaire dans le tout début des années 1980 : "Pilote n’est plus un journal", car il n’y avait pas dans le magazine ce fameux quota de rédactionnel (la publicité étant considérée comme du rédactionnel) et du coup perdait son n° de commission paritaire, ce qui en empêchait sa diffusion.
      Ce n’était pas de la censure, certes, mais tout comme.
      Pratiquement, tous les canards de BD ont soutenu Pilote à l’époque.

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