"Bonjour, je m’appelle Rin, je suis vendeuse d’allumettes. Mes allumettes donnent forme aux chimères, à ce qu’on pense quand on les allume." Cette variation japonaise sur le conte d’Andersen aurait pu être une réussite , parce que l’idée initiale est en brillante : permettre aux gens de réaliser non pas un vœu, mais une rêverie passagère... Mais hélas, non sans risques...
Découpé en chapitres, qui représentent chacun la (més-)aventure d’un quidam à qui Rin propose une boite de cinquante allumettes chimériques, en échange d’un an de sa vie. Ainsi, ce jeune homme désirant être aimé de toute la gent féminine, au détriment d’un vrai tombeur, qu’il souhaite voir devenir repoussant ; ce fervent défenseur de la justice ; cette artiste qui se croit la meilleure dans son domaine...
Cette dualité constante entre la rêverie et le réel s’ajoute à une réflexion sur l’éphémère et le long terme : les allumettes et les bougies... , représentées par deux petites filles au style unique qui favorisent une prise de conscience. Si l’idée est brillante, le fil conducteur est bien ténu et on se lasse vite d’une histoire avec aussi peu d’enjeux. L’intérêt du lecteur se consume vite, comme le vœu exprimé à la faveur d’une flamme éphémère.
(par Marc Vandermeer)
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La Petite Fille aux Allumettes T1 et T2. Auteur : Sanami Suzuki. Éditeur : Komikku. Traducteur : Yohan Leclerc. 196 pages. Sortie : le 30 mars 2017. Prix : 7,90 euros / Tome.