Il n’est question ici ni de "race" ni de religion, et pourtant... Que de clichés, préjugés, ostracismes contre les rousses et les roux. On a beau moins y penser, moins associer cette couleur à des violences graves relayées par les médias, le mal est profond, depuis l’antiquité, ou presque.
Subissant ce racisme qui ne dit pas son nom, l’illustratrice Charlotte Mevel s’attaque au problème, au moment où, jeune maman, elle s’interroge sur le destin capillaire de sa descendance. Tout en restant continuellement sérieuse et fort bien sourcée, son analyse échappe à tout ennui. On trouve dans le récit un heureux équilibre entre le témoignage personnel de l’autrice et les informations biologiques et psychologiques. Rassurez-vous, tout y passe, des soi-disant sorcières à l’intolérance au soleil en passant, mais oui, par les pathétiques obsessions olfactives.
À l’origine, le projet s’intitulait Éloge de la rousseur. Le titre final est à la fois bien plus prudent et éducatif. La clarté de l’album lui autorise une lecture dès le collège et outre son intérêt préventif, il donnera du baume au cœur aux complexés, aux ostracisés, ou bien à celles et ceux qui n’ont pas toujours la bonne réponse aux attaques stupides. Cela dit, Charlotte Mevel le démontre à la faveur d’un moment vécu qu’il existe un paradis pour roux. Vous devinez ?... L’Irlande évidemment !
(par David TAUGIS)
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