"Donner au juge l’envie de vous faire gagner, ensuite lui en donner les moyens juridiques", tel est le conseil que dispense le vieux plaideur à sa jeune confrère Jessica Chaillette, avocate débutante exploitée par son patron, chargée de boulot et sous-payée, découvrant la sociologie particulière de son métier qui, sous bien des aspects, renvoie une image peu moderne avec ses archaïsmes (port de la robe, machisme ambiant...) mais apparaît aussi peu considéré, tant par les justiciables, même quand ils ont gagné leur procès, que par les politiques, jamais en panne d’une idée conne pour rogner les ailes de la liberté publique.
La principale vertu de ce livre, prépublié dans La Lettre des juristes d’affaire, est sa pédagogie : lexicale (toute juridiction n’est pas une cour : un tribunal rend un jugement, une Cour rend un arrêt, un juge des référés une ordonnance...), vestimentaire (saviez-vous qu’une robe d’avocat, comme la soutane du curé, a 33 boutons en hommage à l’âge du Christ ?), technique (la 17e chambre du tribunal de paris est réservée aux affaires de presse), éthique (notamment sur le secret professionnel des avocats, sur la présomption, toute relative, d’innocence), tarifaire, pratique (cf. le vade mecum du parfait justiciable), géopolitique (notamment sur les cabinets anglo-saxons que l’on voit à la TV)...
On en ressort moins ignorant du métier de l’avocat et... souriant, en dépit de la perte de nos dernières illusions sur la marche de la justice.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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