Le poids lourd, celui qui fera parler de lui, c’est bien évidemment l’édition reliée de La Vie de Mahomet qui réunit en un volume de 160 pages les deux fascicules diffusés en kiosque avant l’été. Pour 25 euros, vous pourrez vous instruire sur le fameux prophète de l’Islam sous la plume goguenarde de Zineb et de Charb. Les librairies résisteront-elles mieux aux pressions que les kiosquiers ? C’est probable.
Autre nouveauté phare - poil à gratter de la rentrée : J’aime vraiment pas la chanson française de Luz. En plein accès de BenjaminBiolayphobie, Luz s’en donne à cœur joie contre la chanson française et ses idoles actuelles : Camille, Bénabar, Cali et Benjamin Biolay bien sûr, très agacé paraît-il par les charges du caricaturiste-star de Charlie. Philippe Katerine se fend une préface pour l’impertinent.
Enfin, autre variation musicale : Cabu, virtuose de la charge tendre, jamais féroce mais dont le trait porte juste, met sa virtuosité au profit de son jardin secret, le jazz. Il revisite de son pinceau swing toutes ses figures mythiques : Cab Calloway, Lionel Hampton, Count Basie, Duke Ellington… qu’il a souvent vus en concert depuis les années cinquante. Quand le jazz est là... le dessin de Cabu danse...
Mais à côté de ces auteurs-maison, une surprise nous attend : une œuvre cardinale de Carlos Giménez : la biographie de José González alias Pepe, qui mourut en 2009 dans l’indifférence et pourtant, si l’on en croit Giménez, entre ombres et lumières, "Pepe est l’un des dessinateurs les plus marquants de la bande dessinée espagnole", "un dessinateur culte" dont il raconte le destin, de son enfance dans le Barrio Chino à sa fin tragique dans un appartement de Barcelone, dans la droite ligne de son autre joyau : Les Professionnels.
Voilà une rentrée à laquelle vous ne pourrez pas... échapper.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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