La rentrée chez Rue de Sèvres, entre amour et fureur !

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Disparition d’un animal familier, assassinat d’un fils, extermination d’une espèce et fureur urbaine, la rentrée chez Rue de Sèvres semble placée sous le signe de certaines formes de violence. Sans doute une manière pour l’éditeur, qui s’apprête à fêter ses dix ans, d’être en phase avec l’époque.

À l’image de ses confrères, l’éditeur se concentre sur une petite quantité de sorties privilégiant l’originalité et la qualité.. En attendant novembre, marqué par plusieurs adaptations littéraires, créneau privilégié de l’éditeur, comme pour le troisième volet de la trilogie de Pierre Lemaitre (Miroir de nos peines) ou La Neige en deuil, le roman d’Henri Troyat par Dominique Monfery, quelques nouveautés sont à remarquer.


Jim, lettre d’amour à mon chien par François Schuiten

Depuis le décès de son chien, François Schuiten n’a cessé de rendre hommage à son fidèle compagnon à quatre pattes. À raison d’une illustration par jour, le dessinateur des Cités obscures a cherché à combler une absence cruelle par la description des liens puissants qui l’unissaient à l’animal. En près de 120 pages, l’artiste témoigne à la fois de sa douleur, de son admiration et de sa fascination pour Jim avec tact et dignité. Il fallait bien toute la qualité du trait de cet auteur pour apporter une dimension aussi sensible et bouleversante à cette relation si particulière à ce qu’on réduit trop souvent « un animal de compagnie. » À la finesse du trait s’ajoutent quelques mots sobres, sans pathos ni sensiblerie, qui donnent à l’ouvrage un ton et une émotion qui toucheront tous ceux qui redoutent la disparition de leur animal de compagnie… mais pas qu’eux !


Au nom du fils -Par Sébastien Corbet, Pauline et Jean-Blaise Djian -

Changement de registre avec l’épais roman graphique Au Nom du Fils. Une lente descente aux enfers ou plutôt dans la sinistre prison de San Pedro en Bolivie. Autogéré par les détenus eux-mêmes, ce pénitencier n’en est pas moins le siège de tous les trafics, de toutes les violences ; un univers totalement inconnu de Stéphane, un Français à qui on vient d’annoncer la mort de Max, son fils. Chômeur, divorcé ce père de famille décide d’infiltrer la prison pour retrouver l’assassin de son enfant et les causes de sa mort. Commence alors un long et difficile parcours à la recherche de la vérité ce quinqua cabossé par la vie. Comment Max était-il arrivé dans cet enfer et pourquoi ? Sebastien Corbet réussit à mettre en images de manière réaliste et crédible le scénario dense et haletant écrit à quatre mains par Jean Blaise Djian et Pauline Mitlildjan. Au delà de son contexte rude et violent ce thriller carcéral touche aussi à la complexité des rapports humains, les difficultés de communication tout en restant palpitant de bout en bout..


Le Grand Migrateur par Lebon et Joor

Sur la planète O’Zhinn, par menacée par une étrange glaire noire, vivaient des géants aujourd’hui disparus. Décimés par les hommes, leur histoire n’est désormais plus qu’une légende, jusqu’au jour où un ces géants endormis sous terre se réveille. La vieille Odette est convaincue que le fléau de la glaire noire est lié à la disparition des géants, les migrateurs. Elle se met alors en quête de celui-ci pour le protéger. Commence alors un périple plein de fantastique et de fantaisie jusqu’aux confins du royaume. Augustin Lebon et Louise Joor proposent dans cette fable fantastique écologique aussi un grand récit d’aventures pour le jeune public.


Slum Kids par Petit Rapace, sombre et violent !

Parmi les nouveautés le Label 619 est présent dans le catalogue de rentrée avec notamment la dernière production Slum Kids de Simon Thuillier, surnommé Petit rapace, un jeune auteur déjà repéré dans LowReader, tome 2. Au cœur de la violence, de la drogue et de la corruption en tout genre, les enfants survivent par tous les moyens, même les moins recommandables ! Eingyi, Bambi et Lombric, gamins désœuvrés confrontés chaque jour à cet univers impitoyable se battent pour un avenir meilleur en rendant coups pour coup. Les amateurs retrouveront dans ce récit sombre et violent les marques de l’univers développé dans LowReader ou Doggybags où ce jeune auteur s’était fait connaître.

Pilier du Label, le scénariste et dessinateur Run propose un nouvel album de la série Mutafukaz : Dark Vegas, une incursion dans la ville de tous les pêchés ! On a hâte de découvrir cela !