Piccobello est au bout du rouleau. Lui qui a été un des magiciens les plus brillants de son temps, qui a passé toute sa jeunesse sur les planches du music-hall, a toutes les peines du monde à décrocher un contrat. C’est un has been...
Aussi quand il fait un pacte faustien avec le malin, c’est non pas pour obtenir la vie éternelle, ce qu’il acquiert au final, mais pour le fun, pour la magie, pour l’art à tout dire.
Mais il est accompagné à tous ses pas par le Rabouin (l’une des désignations argotiques du diable) et, même si Céleste, sa nouvelle compagne mortelle, arrive à mettre un peu d’humanité dans sa démarche, sa découverte des enfers et de ses tentations, mais aussi de ses infinies possibilités de tourment terrestre, lui apportent une sorte de jouissance qui l’étonne lui-même.
Quel chemin que celui parcouru par le dessinateur belge André Been. Lui qui avait ses pas dans celui du grand Marc Wasterlain, a réussi à se frayer au fil des ans un chemin singulier.
Dans Le Magicien de Whitechapel dont il signe lui-même le script, il se montre démontre ses capacités d’habile constructeur de mystifications et surtout un dialoguiste qui manie la langue avec plaisir, jouant de façon truculente des termes techniques et des mots d’argot. Une découverte diablement sympathique.
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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