"Nous sommes tous, les hommes comme les femmes, prisonniers d’un cercle tribal, qui se nourrit de pauvreté et d’ignorance, qui fait peur. C’est là mon pays, archaïque, abimé et magnifique" (Aïcha).
Une phrase qui résume bien la tonalité d’un ensemble de confidences au sein de la population féminine du Yémen. Des citoyennes de seconde zone coincées entre le destin de future épouse soumise, forcément génitrice, et désir d’émancipation et de liberté. Pour la plupart, des jeunes filles mariées à peines pubères, et avec un homme imposé, souvent plus âgé de 10 ou 20 ans.
On a beau en savoir déjà beaucoup sur la loi islamique, ces oppressions tenaces ressemblent à un enfer social. L’homme yéménite a tous les droits : répudier sa ou ses épouses, ne pas travailler, frapper sa compagne, passer ses journées à mâcher du qat, avachi dans un salon...
Pour autant, le point de vue d’Agnès Montanari-qui a largement inspiré l’album d’Ugo Bertotti- s’attache également à l’espoir. Ces femmes, victimes désignées dès la fin de l’enfance, ont toutes une réserve d’espoir, et de petites victoires glanées à force de courage : une séparation apaisante, un travail satisfaisant, ou encore des rencontres bienfaisantes.
Et puis on peut également percevoir des nuances à travers des personnalités différentes. Notamment parmi la jeune génération, bien décidée à choisir sa vie, ses amours et son métier.
(par David TAUGIS)
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