On sait que depuis sa nomination, le Premier Ministre japonais Noato Kan devait faire passer la pilule amère de la crise auprès de ses compatriotes. Devant la nécessité d’une relance de l’économie particulièrement difficile en raison d’un Yen surévalué, les promesses du développement des produits culturels japonais dans les pays émergents apparaît comme une évidence face au succès des mangas et de l’animation japonaise. Le gouvernement nippon a décidé de lui consacrer un budget pour favoriser son expansion.
Dans un communiqué, le Ministère de l’économie, du commerce et de l’industrie a annoncé le 8 juin dernier la création d’un « Bureau de Promotion des industries créatives » doté d’un budget de 2,7 milliards de yens (env. 25 millions d’euros) dans le but de promouvoir les industries culturelles dans les domaines tels que le design, l’animation et les mangas, la mode et le cinéma. Ces actions sont menées de concert avec les ministères de l’éducation, de la culture et des affaires étrangères en accord avec des sociétés privées.
Les territoires visés ? Les pays émergents comme la Chine et l’Asie du Sud-Est, au premier chef. Jamais la notion de « Cool Japan » n’a été aussi à la mode au plus haut niveau de l’état. Cela dit, cette « étatisation » de la promotion des produits culturels a toujours un côté formaté comme en témoigne l’exposition qui a lieu actuellement au Musée Pera d’Istanbul.
Le « Japan Media Arts Festival » qui s’y déroule (Japonya Medya Sananatlari Festivali) offre un panorama didactique de la créativité japonaise : un étage étant consacré aux performances design, un autre à l’animation et aux mangas, un dernier aux jeux vidéo. Une exposition qui tient davantage de la profession de foi que de l’opération de séduction.
En comparaison de cette manifestation stambouliote, Japan Expo, c’est Byzance !
(par Didier Pasamonik (L’Agence BD))
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